Handicap à l’école : les mesures de l’exécutif confrontées au terrain
Aujourd’hui, 87 % des élèves handicapés « sont à temps plein à l’école » : le gouvernement a mis en avant, hier, les effets de son plan pour une école dite « inclusive » mais sur le terrain, le bilan se révèle plus nuancé. Accueillir « pleinement » les enfants handicapés était une priorité de la rentrée très attendue par les parents, qui s’est traduite par une série de mesures. Parmi elles, le changement de statut des accompagnants de ces élèves (AESH), qui sont passés de contrats aidés à des CDD de trois ans transformables en CDI. Cette année, 4 500 en équivalent temps plein ont été recrutés en plus, portant le total d’accompagnants à 90 000. Il y a également eu la création de pôles (PIAL) pour coordonner les besoins des élèves avec la mutualisation systématique des aides.
Accueil amélioré
Hier après-midi, « un comité de suivi de l’école inclusive » réunissait au ministère de l’Education Jean-Michel Blanquer, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel, et plusieurs associations. « Nous avons des élèves handicapés davantage accueillis et mieux accueillis », s’est félicité le ministre de l’Education, même si « des progrès restent à faire ». Selon les ministres, 87 % des élèves handicapés sont, aujourd’hui, « à temps plein à l’école ».
Par rapport à l’an dernier, le nombre d’élèves en attente d’accompagnement a été divisé par deux (de 8 % à 4 %), alors que le nombre d’enfants accueillis dans l’école a fortement augmenté (+ 23 500 élèves). Mais qu’en est-il réellement sur le terrain ? « Globalement le bilan de la rentrée n’est pas satisfaisant », estime Marion Aubry, vice-présidente de l’association TouPI, qui défend les droits des handicapés. « De nombreux enfants ont besoin d’un accompagnement individuel à temps plein et ne bénéficient que d’une aide à temps partiel », explique-t-elle. Comme on manque d’accompagnants, c’est le parent qui râle le plus fort qui a le plus de chance d’être entendu. »