Iran : il y a ans, la longue crise des otages américains
L’Iran a célébré, hier, le quarantième anniversaire de la prise d’otages de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran à grand renfort de bannières étoilées brûlées ou piétinées ou d’effigies moquant le président américain Donald Trump. A Téhéran, des milliers de personnes se sont rassemblées devant l’ancienne représentation diplomatique américaine, dans le centre de la capitale. Hommes, femmes – principalement en tchador – et enfants agitaient des pancartes en anglais et en persan, sur lesquelles on pouvait lire : « Mort à l’Amérique, mort à Israël, victoire pour l’islam. » « Les Etats-Unis sont comme un scorpion au venin mortel qui ne cesse de vous agacer que lorsqu’il est écrasé » ,a lancé aux manifestants le général de division Abdolrahim Moussavi, commandant en chef de l’armée iranienne. « Leur hostilité à notre égard va continuer », a ajouté l’officier, « la seule voie possible pour aller de l’avant est celle du maintien de l’esprit révolutionnaire, fondé sur la prudence et l’obéissance au guide » suprême iranien Ali Khamenei.
« Nid d’espions »
Discuter avec les Etats-Unis reviendrait à accepter «la soumission et la défaite », at-il encore déclaré, reprenant des propos récents de l’ayatollah Khamenei. Selon l’agence Mehr, proche des conservateurs, « des millions de personnes » ont pris part à ces rassemblements. Le 4 novembre 1979, moins de neuf mois après le renversement du dernier Shah d’Iran, un groupe d’étudiants partisans de la Révolution islamique avait pris d’assaut l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran, qualifiée alors de « nid d’espion » par les partisans de Khomeiny, père fondateur de la République islamique. Les étudiants avaient exigé, pour libérer les otages, que les Etats-Unis extradent le Shah afin qu’il soit jugé en Iran. La crise ne s’achèvera que 444 jours plus tard, après la mort du souverain déchu en Egypte (27 juillet 1980), avec la libération de 52 diplomates américains. Quarante ans après les événements, la prise d’otages des diplomates américains continue d’empoisonner les relations de la République islamique et des Etats-Unis. « Les documents trouvés [à l’intérieur de l’ambassade américaine en 1979] ont corroboré les affirmations des étudiants révolutionnaires selon lesquelles Washington utilisait le bâtiment pour fomenter des complots » contre la République islamique naissante, écrit l’agence Mehr.
« A l’époque, les Américains croyaient qu’ils étaient une nation exceptionnelle et qu’ils pouvaient commettre n’importe quelle injustice n’importe où », a déclaré le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabii lors d’une conférence de presse. « Le problème de l’Amérique reste son sentiment d’être audessus des lois, a-t-il ajouté. Elle se permet de fouler aux pieds le droit international et de commettre les pires crimes qui soient contre des nations sans peur d’une réaction internationale ».