Monaco-Matin

Place au jeu

Le Gym a retrouvé la voie du succès au prix de valeurs retrouvées dans l’engagement et la solidarité. Un état d’esprit à conserver et faire fructifier avec des progrès dans l’animation

- WILLIAM HUMBERSET

La Ligue 1 est un championna­t étrange où seulement huit points séparent le podium de la lanterne rouge. Une anomalie dans les cinq grands championna­ts européens (voir chiffre) qui reflète une certaine homogénéit­é, et surtout l’incapacité des plus grosses écuries à trouver leur rythme de croisière. Marseille (4e, 19 pts), Lille (5e, 18 pts), SaintEtien­ne (8e, 18 pts), Lyon (10e, 16 pts), Rennes (14e, 15 pts) et Monaco (15e, 15 pts), aucun de ces prétendant­s européens n’a de réelles certitudes dans son jeu et la courbe de ses résultats.

Une défense qui se rassure

Le Gym n’échappe pas à la règle et la victoire sur Reims (2-0), acquise quelque peu à l’arraché, lui a néanmoins permis de refaire son apparition au coeur du peloton de poursuivan­ts du PSG.

« On était prêt pour aller à la bagarre, livrer une guerre, félicitait le capitaine Dante après une série noire de quatre défaites et un nul en championna­t . On voulait rebondir aujourd’hui (dimanche), c’est fait. » « On est déjà focus sur la réception de Bordeaux. Une belle bataille à domicile, » a ajouté Malang Sarr.

« Bagarre », «guerre» , «bataille », le champ lexical témoigne des priorités niçoises répétées toute la semaine : retrouver des valeurs dans l’attitude et l’état d’esprit après avoir perdu sans combattre à Nantes (0-1) et Strasbourg (0-1), comme au Mans (23). Le premier clean sheet obtenu cette saison sonne alors comme une récompense attendue. « Ne pas prendre de buts était très important pour nous redonner de la confiance, témoignait Malang. C’est un poids en moins dans la tête pour nous permettre d’avancer et de se sentir plus solides. » « C’est notre taf. Ça me faisait chier de sortir de chaque match avec au moins un but encaissé alors que c’était notre force l’an dernier. Le pressing était bon, des attaquants aux défenseurs, embrayait Dante. L’agressivit­é, courir les uns pour les autres... On a déjà besoin de ça pour recréer de la stabilité pour la suite de la saison. »

L’OGC Nice tient bien le ballon mais frappe trop peu

C’est un premier pas mais les sifflets de l’Allianz ont rappelé combien le public niçois en attendait plus de son équipe. Plus solide, certes, le Gym a éprouvé d’énormes difficulté­s à déstabilis­er son adversaire. Sans les coups de patte de Cyprien en première période et les accélérati­ons d’Atal après la pause, difficile de recenser des occasions. La répétition de passes latérales, symptomati­que d’une équipe en manque de confiance, a confirmé les faiblesses entrevues dans l’animation depuis le début de saison. Nice est l’équipe qui tient le mieux le ballon (55 % de possession) derrière le PSG (63 %) et Lyon (56 %), mais c’est aussi l’une des formations qui frappent le moins au but en Ligue 1 (133 tirs, 16e bilan). « Ça viendra avec les retours de blessure de joueurs importants, » reste persuadé Vieira. Préservé au profit de Ganago, Dolberg devrait retrouver l’axe de l’attaque dès le coup d’envoi contre Bordeaux. « J’aime vraiment jouer avec lui, a récemment avoué ClaudeMaur­ice, qui a très peu réussi à combiner avec Ganago dimanche. Il sent le jeu. Il a une très grande qualité technique. On peut redoubler les passes. Il comprend les appels, voit très vite. Avec ou sans ballon, il fait souvent des choix judicieux. »

Absent depuis fin septembre, Adam Ounas reprend l’entraîneme­nt collectif ce matin et devrait également faire son retour vendredi, en cours de match du moins. Sa faculté à se positionne­r entre les lignes et sa qualité technique devraient apporter du liant offensivem­ent. Et Nice pourrait alors de nouveau regarder de l’avant.

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(Photo Dylan Meiffret)

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