RALLYE « Revenir au très haut niveau »
Entre deux séances d’essais au volant de la Citroën C3 WRC, Eric Camilli a fait forte impression en hissant une C3 R5 dans le top 10 du Rallye de Catalogne. Un résultat bienvenu pour le Niçois
Traumatisme crânien avec perte de connaissance doublé d’une entorse des cervicales... Un mois avant le top départ du Rallye de Catalogne, Eric Camilli était loin d’imaginer qu’il remporterait la catégorie WRC à Salou tout en décrochant la e place du général au terme d’un combat haletant à armes égales (Citroën C R) avec Mads Ostberg (e du scratch, er WRC Pro). Cet automne, lors d’un stage de coaching au Portugal, le Niçois a en effet payé cash l’erreur de son élève qui l’a expédié dans un arbre à km/h. Mais il s’est rétabli plein pot. Juste assez vite pour faire des étincelles trois jours durant dans les épreuves spéciales de l’étape espagnole. Et maintenant ? Alors que le marché des transferts vient de démarrer en trombe sous l’effet du passage d’Ott Tänak chez Hyundai, l’ancien pilote Ford-M Sport, régulièrement sollicité par Citroën pour affûter la C WRC depuis quelques mois, guette les mouvements à venir et les opportunités qui pourraient en découler. À ans, prendre un nouveau départ dans la catégorie reine demeure son ambition numéro .
Eric, sur votre échelle de valeurs, ce top en WRC se situe-t-il plus haut que le précédent obtenu au Rallye d’Allemagne (e au scratch et vainqueur du WRC sur Ford Fiesta R) ?
Ah oui, sans nul doute. D’abord parce que la bagarre a vraiment été intense avec Mads Ostberg. Lui connaît très bien la C R. Il la pilote et la développe depuis des mois. Et puis l’Espagne est un terrain qui lui plaît, sur lequel il va très vite, comme le démontrent ses résultats passés (e en , et , e en et , ndlr).
Une autre raison ?
Pour Ben (Benjamin Veillas, le fidèle copilote grassois) et moi, il s’agissait de la première expérience en WRC avec Citroën. Porter les couleurs d’un constructeur français, c’est important. Les six jours de
tests accomplis jusqu’à présent au volant de la C WRC se sont bien passés. On tenait à ce qu’il en aille de même lors de cette course. Histoire de se montrer digne de la confiance qui nous est accordée.
Qui est à l’origine de cet engagement inattendu en Catalogne ?
L’écurie Saintéloc voulait montrer sa C R sur la scène mondiale.
Elle a donc conclu un accord ponctuel avec Citroën Racing pour notre engagement. L’objectif était clair : prouver le potentiel de l’auto en obtenant un résultat positif.
Après les frustrations enchaînées en Corse, en Finlande et en Allemagne ces derniers mois, vous deviez avoir une furieuse envie de remettre les pendules à l’heure, non ?
En effet... Ces trois épreuves, avec la Polo R puis la nouvelle Ford Fiesta R MK, n’ont pas vraiment été à la hauteur de mes espérances, pour diverses raisons. Il ne me restait donc que cette opportunité pour réussir un coup d’éclat. Comme on dit, j’avais les dents qui rayaient le parquet. Mais je sortais à peine de convalescence. Après l’accident, pendant deux semaines, j’ai eu des nausées, des vertiges. Je ne marchais pas, ou peu. Tous les jours, ce fut une course contre la montre, d’un kiné à l’autre, pour se rétablir le plus vite possible. On ne va pas se mentir : au départ, j’étais assez loin de la pleine forme physique.
À l’aube de l’ultime étape sur asphalte, vous ne comptez que secondes de retard sur Ostberg. Que vous manque-t-il
pour le coiffer sur le fil ? Pas grand-chose. Je pensais pouvoir le dépasser.
Il a bien résisté en sachant profiter du travail de ses ouvreurs dans les portions de routes sales (*). Mads est resté insensible à la pression. Bravo ! Moi, j’ai tenté le coup, mais pas le diable. Il fallait avant tout voir l’arrivée, enregistrer un bon résultat en fin de saison dans l’optique de la suivante.
Justement, trois ans après votre seule et unique saison en WRC, vous gardez espoir d’obtenir une seconde chance ? Plus que jamais, oui.
J’ai envie de revenir au très haut niveau. En , j’ai dû découvrir la catégorie avec un déficit d’expérience très important. Et même trop, quand j’y repense. Je ne connaissais pas tous les terrains, ni tous les réglages, entre autres paramètres... Là, sûr que la tâche s’annoncerait encore compliquée. Mais je me sens en mesure de saisir une deuxième chance si on me la donne.
Vous avez déjà saisi la perche tendue par Citroën pour développer la C WRC. Content du travail effectué ?
Reprendre les commandes d’une WRC, sur terre et sur asphalte, ça fait plaisir. Mais c’est aussi un gros challenge. Lors de chaque roulage, je me suis donné à fond. Tout le monde bosse dur pour optimiser la C.
Ma mission continue puisqu’une nouvelle journée d’essais se profile droit devant en Suède. Je suis très content, très honoré, de faire ce job. Et, naturellement, j’espère avoir la chance de la piloter en course un jour.
Dernière question : contrairement à cette année, serez-vous au départ du Rallye Monte-Carlo le janvier prochain ?
‘‘
J’espère pouvoir piloter la C WRC en course un jour”
Après quatre participations consécutives, j’ai ressenti un vrai manque la dernière fois. Alors comptez sur moi. Je ferai tout pour y être. Et j’arriverai à y être ! (*) Engagé en catégorie WRC2 Pro, Mads Ostberg avait des ouvreurs en Espagne. Un avantage dont ne bénéficiaient pas les concurrents du WRC2, tel Eric Camilli.