Monaco-Matin

Quand Garry Kasparov défie des enfants aux échecs

Le joueur d’échecs iconique s’est confronté samedi matin à seize jeunes licenciés de la fédération monégasque d’échecs pour une partie simultanée inédite en Principaut­é

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Certains peuvent rêver de taper quelques balles jaunes avec Rafael Nadal, ou frapper dans un ballon avec Cristiano Ronaldo… À la rubrique échecs, il n’y a qu’un nom qui a marqué la légende de cette discipline plusieurs génération­s : Garry Kasparov. Le mythique joueur – né russe et aujourd’hui croate – a été champion du monde de sa pratique de 1985 à 2000. De quoi laisser une empreinte indélébile.

Et samedi, dans le cadre des premiers European Golden Pawn Awards en Principaut­é, il s’est confronté à seize enfants invités par la fédération d’échecs de Monaco, pour une partie simultanée.

Comme sur un ring

D’un côté, repartis sur une table en U, les jeunes challenger­s âgés de 6 à 12 ans, placés devant leur plateau de jeu respectifs. De l’autre, comme sur un ring, Garry Kasparov, 56 ans, debout, virevoltan­t d’une partie à l’autre dans le sens des aiguilles d’une montre. Conscienci­eux, concentré, attentif. Méticuleux aussi quand il saisit délicateme­nt les pions. Ou qu’un revers de la main, il fait tomber le roi sur le plateau pour signifier son premier échec et mat de la partie au bout d’une vingtaine de minutes. L’homme est impression­nant de rapidité. On ressent l’activité dans son cerveau où doivent défiler les milliers de combinaiso­ns possibles pour défendre ses pions. Parfois soufflant de fulgurance pour lire la situation sur un plateau et la faire évoluer. Parfois réfléchi et renfermé dans une longue concentrat­ion. Comme face à un jeune garçon dont la partie s’achèvera en match nul.

« C’est bon pour les échecs »

Il faudra une bonne heure pour venir à bout des seize parties simultanée­s. Serrant la main à la fin du round à ses gamins impression­nés et séduits par l’échange avec ce dieu vivant de la discipline. Aucun d’entre eux n’était né en 2005 quand Garry Kasparov a mis un terme à sa carrière profession­nel. Mais tous ont mesuré la chance de se frotter, même pour quelques minutes, à ce monstre sacré dont le nom est irrémédiab­lement lié aux échecs.

« On voit qu’ils aiment ce jeu, mais il y a encore beaucoup de travail à faire », confie-t-il en souriant alors que la partie s’achève et que telle rock star, il répond à des dizaines de sollicitat­ions pour des autographe­s et des selfies.

Pour autant, il a pris du plaisir à se prêter à cet exercice qui a créé l’animation et l’attroupeme­nt dans le lobby de l’hôtel de Paris. « C’est bon pour les échecs. J’ai obtenu ma notoriété grâce à cette discipline. Alors participer à ce genre d’événements me permet de rendre un peu ce que les échecs ont apporté à ma vie » assure-t-il. L’apanage des grands...

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(Photos Jean-François Ottonello) Le légendaire joueur d’échecs, samedi matin, dans le lobby de l’hôtel de Paris s’est prêté à l’exercice de seize parties simultanée­s avec des enfants.
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