Monaco-Matin

« On a peur pour notre bien et surtout pour notre bébé »

Vallauris A chaque grosse pluie, ce couple risque d’être inondé. Hier, ils se sont préparés au pire et ont bien fait. Malgré l’alerte rouge qui a longtemps tardé à se manifester concrèteme­nt

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Comme le vallon de Madé qui longe leurs terrains, à chaque grosse pluie, ils sortent de leur lit. Par peur que le débit soit tel qu’il inonde leurs maisons. Julie et Antony Balian, sont propriétai­res d’une maison bâtie à deux pas de ce vallon. La peur, ils l’ont encore ressentie, hier, lorsque la préfecture a lancé l’alerte rouge. « On a peur pour notre bien, évidemment, mais surtout pour notre bébé », confie d’abord Julie. « C’est un stress permanent, reprend Antony, son conjoint. En 2015, dans notre garage, il y avait 80 cm d’eau ! Ces trois dernières semaines, on se demande presque tous les jours si on doit installer les planches et tout le matériel que l’on a acquis pour limiter les dégâts, en cas de nouvelle inondation. »

Réfugiés à l’étage chez la voisine

En fin d’après-midi, l’eau est montée et le vallon a débordé. Comme prévu et surtout comme ils le craignaien­t. Alors, Antony et son beau-père sont sortis pour essayer de limiter la casse, comme à chaque fois, en évacuant un maximum de débris susceptibl­es d’aggraver la situation au niveau du vallon. «On voulait partir se réfugier chez mes beaux-parents mais c’est déjà trop tard, regrette Julie, son fils de 4 mois dans les bras et la peur au ventre. Le chemin devant nos terrains s’est transformé en rivière et ça ne semble pas s’arranger. » Il est 19 heures et Julie est coincée à l’intérieur avec son fils, pendant qu’Antony est dehors, à lutter contre les éléments. Le couple alerte bien l’astreinte en charge de l’entretien du vallon, qui vient rapidement prêter main-forte aux riverains, toujours dehors. Mais en vain. Julie se réfugie avec son petit garçon chez sa voisine, à l’étage, pour être en sécurité. Dehors, Antony et ses voisins risquent leurs vies pour sauver leurs habitation­s. Des branchages obstruent régulièrem­ent le vallon, aggravant épisodique­ment la situation. 22 heures. La pluie perd de son intensité. Il n’y a plus qu’à attendre… et espérer que les dégâts ne soient pas trop conséquent­s cette fois.

C’est la même rengaine à chaque épisode de grosse intempérie. Rien que depuis le début de l’année, ils ont été inondés à cinq reprises. Avec ou sans l’alerte rouge, comme c’était déjà le cas le week-end passé. « La seule réponse des autorités, c’est de passer notre terrain en zone rouge. Donc notre maison devient invendable. On est condamné à rester là alors que ça va empirer avec tout ce qui se construit plus haut. On est sans solution. Depuis la nuit dernière, on s’était préparé à quitter la maison. Nous avons constammen­t des sacs d’affaires prêts pour partir en urgence, pour nous et le bébé. Mais le vallon est sorti de son lit trop rapidement, nous n’avons pas eu le temps de prendre la voiture et de partir. »

● À Antibes, de nombreuses routes ont été fermées à la circulatio­n à partir de

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À chaque grosse pluie, Antony installe des sortes de barrières de protection afin de freiner le débit d’eau qui risquerait d’inonder son terrain puis sa maison. (Photos Frantz Bouton et DR)
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Le passage de la Siesta, hier à  heures.

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