Les Ferrayones dépeuplés après l’alerte rouge
Submergé par le Loup le week-end dernier, ce quartier de n’a pas cédé à la panique après l’alerte rouge intempéries lancée hier. Mais les rues étaient désertes
Les stigmates sont encore visibles aux Ferrayonnes, à Villeneuve-Loubet. Les trottoirs dégueulent de mobilier ravagé par les eaux et d’objets en tout genre. Les dégâts du week-end dernier n’ont pas laissé le quartier indemne. Alors forcément, dans ce secteur défiguré et meurtri, la nouvelle alerte rouge lancée hier a eu une résonance particulière. Si la préfecture invitait les Azuréens à rester chez eux, les habitants du quartier des Ferrayonnes, eux, semblent avoir trouvé refuge ailleurs. Le quartier s’est vidé.
Des séjours à l’hôtel
« Ma femme et les enfants sont allés à l’hôtel », raconte Gilbert. « Je reste pour garder la maison .» Mais ce père de famille n’est pas inquiet pour autant. « Cette pluie-là est beaucoup moins violente .» S’approchant de son ordinateur, il argumente : « Je surveille sur Internet le niveau du Loup. La semaine dernière il était à quatre mètres avant de déborder. Là, il n’atteint encore qu’un mètre. Je commencerai à paniquer quand il sera à trois. » Gilbert ne se montre pas anxieux, mais il se dit « aux aguets ». Seul dans son salon avec les fils électriques sortants et un mobilier sommaire, « juste le canapé et la table qu’on a pu sauver », l’homme semble encore heurté par les événements de la semaine dernière.
Plus rien à perdre
Dans les rues du lotissement, pas une âme qui vive. La moitié des maisons semblent vides. Lumières éteintes et voitures absentes à l’appui. La police municipale tourne régulièrement, par précaution. À quelques pas de chez Gilbert, une voisine s’active. Certains ont quand même choisi de rester à leur domicile. Karine Martel est de ceux-là. Sous la pluie et en tee-shirt, elle ne s’affole pas : « Le Loup est bas. » Elle ajoute, amère : « Puis si ça monte, ça va inonder quoi ? Il ne nous reste plus rien ! » Devant sa maison, Karine dispose quelques affaires détruites par les eaux. Son époux et elle refusent de céder à la panique, mais ils avouent malgré tout avoir une petite appréhension lorsque retentissent les sirènes et que les gouttes commencent à déferler. « On espère juste que ça ne recommencera pas .»