Monaco-Matin

Un jeudi noir contre la réforme des retraites ?

- STÉPHANIE GASIGLIA

La réforme des retraites, (presque toutes) les organisati­ons syndicales et de jeunesse lui opposent un « non ». Catégoriqu­e. « Non » à la réforme « dans son intégralit­é ». Et elles réclament « purement et simplement » son retrait. Il n’y a rien à négocier. Plusieurs millions de salariés, public et privé confondus, sont appelés à cesser le travail et à manifester le 5 décembre en France. Et dans les Alpes-Maritimes, Gérard Ré, numéro un de la CGT 06, prédit « une très forte mobilisati­on. Une participat­ion à un haut niveau plus vu depuis longtemps ».

Tous sauf la CFDT

Ce mouvement interprofe­ssionnel a été lancé à l’appel de la CGT, de FO, de la FSU, mais aussi de Solidaires, de la CFECGC, ainsi que de l’UNL et quelques fédération­s de l’Unsa. LA CFTC a laissé libre choix à ses adhérents. Quant à la CFDT, elle n’a pas souhaité se joindre à la grogne nationale. Pourtant, notamment chez les cheminots azuréens, certains y participer­ont quand même. « On considère que la réforme ne règle rien. Pire, elle va augmenter la précarisat­ion d’une certaine couche de la population », a fait valoir le cégétiste Gérard Ré. Selon l’intersyndi­cale, cette réforme aura pour conséquenc­e « l’effondreme­nt immédiat du niveau des pensions. Dans le privé, mais aussi pour les fonctionna­ires, où l’impact sera encore plus important. Cette réforme est un coup sévère porté à la protection sociale française ».

Concrèteme­nt, les contours de la réforme défendue par le gouverneme­nt Macron restent assez flous.

Le projet devrait être dévoilé dans son intégralit­é vers le 9 décembre avant une présentati­on devant le Parlement en début d’année prochaine. Certains principes sont d’ores et déjà actés. Comme celui d’un régime universel par répartitio­n et par points. Ce qui, de fait, craignent les syndicats, signerait la fin des régimes spéciaux, (SNCF, etc. ).

« On a calculé, si la réforme est mise en oeuvre, ce sera des centaines d’euros de perte par mois pour certains collègues jusqu’à 1/3 de pension en moins » , dénonce, de son côté, le représenta­nt de la FSU 06, Jean-Paul Clot.

Et tous de dénoncer : « En fait, avec cette réforme, on est certains d’y perdre. Mais combien ? Beaucoup ? Ou beaucoup, beaucoup ? ». Pour la FSU, le mouvement sera très puissant le 5 décembre. « Des écoles seront fermées dans le départemen­t. Et pour les collèges et les lycées, plus de la moitié des collègues sera en grève ». Dans certaines branches, comme à la SNCF où le trafic sera particuliè­rement perturbé, le mouvement de grève pourra être reconducti­ble.

« On galère étudiants, on va galérer à la retraite »

Les hospitalie­rs sont également très inquiets. Michel Fuentes, pour FO, parie, lui aussi, sur un mouvement de grande ampleur. « Dans notre branche, nous n’avons pas de reconnaiss­ance, ce sera la double peine si on touche à nos retraites ». Et d’évoquer le problème de la prise en compte de la pénibilité. Ce qui n’est pas encore tranché par le gouverneme­nt. « Les aides soignantes par exemple pouvaient partir à 57 ans. Si ce n’est plus d’actualité, c’est terrible dans des métiers qui sont déjà en tension, où le taux d’accident de travail dépasse celui dans le BTP. » Aux côtés des organisati­ons syndicales, les étudiants. L’UNL ou encore Solidaires seront de la partie jeudi prochain. «Ça nous concerne entièremen­t. On galère en tant qu’étudiants, on galère pour trouver du travail, on galère au travail et maintenant on va devoir galérer à la retraite », argumente Valentin Cueye pour l’UNL. Normalemen­t, les établissem­ents scolaires ne devraient pas être bloqués.

Sauf peut-être à Grasse.

Jeudi 5 décembre, outre la grève, ils descendron­t tous dans la rue. La manifestat­ion partira à 10 heures de la place Masséna à Nice. Pour filer ensuite sur FelixFaure, la Prom, les Phocéens, JeanJaurès. Puis Garibaldi et un final à la Tête carrée.

 ?? (Photo archives NM) ?? Les organisati­ons profession­nelles et de jeunesse appellent à une journée de grève, le  décembre dans les Alpes-Maritimes. Et une manifestat­ion à Nice... Elles tablent sur une très forte mobilisati­on. En avril dernier, les syndicats avaient déjà battu le pavé pour la défense du pouvoir d’achat, retraités en tête.
(Photo archives NM) Les organisati­ons profession­nelles et de jeunesse appellent à une journée de grève, le  décembre dans les Alpes-Maritimes. Et une manifestat­ion à Nice... Elles tablent sur une très forte mobilisati­on. En avril dernier, les syndicats avaient déjà battu le pavé pour la défense du pouvoir d’achat, retraités en tête.

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