Monaco-Matin

Gérard Philipe,

Voici 60 ans, « la mort frappait haut » déclarait Jean Vilar au sujet de son complice de théâtre. Ce dernier trouva son Eden, loin des cours intellectu­elles, à Ramatuelle. Souvenirs de ses années au naturel...

- Dossier : Laurent AMALRIC lamalric@nicematin.fr Photos : Luc BOUTRIA, L. AMALRIC, DR et doc N.-M.

Dans le Var, il aurait pu être vigneron. Ou instituteu­r. Il se trouve que ce Cannois y a trouvé la clef des songes en y reposant depuis 60 ans. Et pour l’éternité. C’est en effet à Ramatuelle que s’est joué le dernier acte du Cid, fin novembre 1959, devant sa veuve Anne et tout un village endeuillé. Là, où à partir de 1956, « il passa les plus belles heures de sa vie » pouvait-on lire dans les gazettes de l’époque qui affluèrent aux abords du petit cimetière où il fut inhumé en pleine terre.

Fils et fille pudiques

En s’éteignant, l'inoubliabl­e lecteur du Petit Prince a semé quelques graines culturelle­s. L’école du village et le célèbre festival de théâtre cher à feu Jean-Claude Brialy, portent son nom. Là où il repose, il est « à jamais le songe du sable et du soleil, hors des brouillard­s et il demeure éternellem­ent la preuve de la jeunesse du monde », écrivait Louis Aragon. L’exposition que lui consacrait le village en octobre dernier a reçu la visite de son fils Olivier... Discret et pudique, celui qui vit toujours dans la demeure familiale de La Rouillère, ne prend jamais la parole au sujet du personnage public qu’était son père. Il s’est pourtant déclaré touché par l’hommage à l’homme, tout en se remémorant les coulisses de quelques clichés paternels.

Sa soeur Anne-Marie ne s’est pas davantage exprimée pour ce nouvel anniversai­re funèbre.

Sa prise de parole se limitant à sa lecture du Dernier Hiver du Cid, livre sensible sur une fin de vie signé par son époux Jérôme Garcin (lire par ailleurs), dont le CD audio est sorti le 28 novembre. Jour de l’inhumation, voici six décennies, de son père en terre ramatuello­ise.

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