Comment transformer les projets de recherche en startups deeptech L’innovation
Le Deeptech Tour de Bpifrance a fait étape au campus SophiaTech de la technopole pour susciter des vocations entrepreneuriales chez les chercheurs et les doctorants
La particularité des startups deeptech ? Elles proposent des produits ou services sur la base d’innovations de rupture à même de révolutionner nos modes de vie. Et ce, dans tous les domaines : le réchauffement climatique comme la lutte contre le cancer ou l’industrie 4.0… Autre spécificité : un go-tomarket long et coûteux. D’où la nécessité de les accompagner et de les financer.
Valoriser la technologie et lever des barrières
C’est l’objet du Deeptech Tour de Bpifrance qui fait la tournée de vingt campus français. Après Grenoble et Nantes, il était de passage à Sophia Antipolis avec ses partenaires locaux : l’Université Côte d’Azur et l’Inria Sophia Antipolis Méditerranée. Pourquoi les campus ? Parce que c’est justement là que l’innovation de rupture trouve sa source. « Cette tournée s’inscrit dans le cadre du Plan Deeptech voulu par l’État et mis en oeuvre par Bpifrance depuis janvier 2019, explique Pascale Ribon, directrice Deeptech de la banque publique d’investissement qui finance ces startups deeptech. Chaque étape du tour vise à faire se rencontrer et dialoguer les acteurs du territoire, qu’ils soient du monde académique, économique, de l’écosystème de l’innovation, des structures d’accompagnement… Il faut créer des ponts, inciter les chercheurs et les doctorants à valoriser leur technologie et susciter chez eux des vocations entrepreneuriales. On est convaincu que l’écosystème joue un rôle important dans l’émergence des startups deeptech. »
Derrière la volonté affichée de l’État de voir se créer 150 à 200 startups deeptech par an, se trouve l’ambition de régénérer le tissu industriel hexagonal. « Les technologies qui émergent des laboratoires de recherche et donc des startups qui sont créées ont vocation à transformer de nombreuses PME qui ont des enjeux d’innovation de leur process. Les jeunes pousses deeptech peuvent collaborer ou être rachetées par des ETI ou un grand groupe. Pour ces derniers, c’est une façon de faire de la R&D. » Et Justine Lipuma, cofondatrice de l’agritech Mycophyto et ambassadrice de l’étape sophipolitaine du Deeptech Tour, d’enfoncer le clou. « On a la chance d’avoir sur ce territoire une diversité d’acteurs autour de la deeptech, des accompagnants, une université et des laboratoires d’excellence qui permettent de traiter des sujets qui auront des répercussions sur la société. Il faut continuer à faciliter ce travail de transfert et à donner envie aux chercheurs de participer à ces entreprise. En les créant ou en étant conseillers… » Pour que la recherche azuréenne puisse aider à transformer le monde.
Yukin Therapeutics, Therapixel et Mycophyto sont trois exemples de projets de recherche qui sont devenus des entreprises innovantes du territoire. Yukin Therapeutics qui veut booster l’efficacité de l’immunothérapie sur certains cancers est issue de la recherche d’UCA et est suivie par la SATT Sud-Est qui l’a mise en relation avec des investisseurs. Therapixel, elle, a développé un système d’aide au dépistage des cancers du sein grâce à l’IA. Cette spinoff d’Inria Sophia et est accompagnée par Elaia, le fonds de venture capital indépendant focalisé sur l’économie numérique et la deep tech. C’est le transfert de deux savoir-faire de l’Inra qui a permis la création de Mycophyto qui ambitionne de révolutionner l’agriculture en fournissant une alternative aux produits chimiques.
De la théorie à la réalité