Le budget primitif 2020 examiné dès ce soir
Après avoir recueilli l’avis de quelque 4 000 Monégasques, le Conseil national insistera dès ce soir, en séance publique, sur les mesures à prendre pour limiter les nuisances urbaines
La première des trois séances publiques du Conseil national sur l’étude du projet de loi relatif au Budget primitif 2020 se déroule ce soir à partir de 17 heures. S’annoncent des heures de discussion entre les élus et le gouvernement pour mieux mesurer les enjeux de la politique du gouvernement. Une politique que les conseillers nationaux veulent axer sur la qualité de vie, sans pour autant ralentir le développement économique du pays. Côté chiffres d’ailleurs, l’exécutif annonce des comptes qui ont de quoi faire pâlir n’importe quel pays d’Europe. Dans son rapport de la commission des Finances et de l’Économie nationale, Balthazar Seydoux souligne :
« En termes de prévisions chiffrées, le gouvernement présente un budget primitif 2020 dans la continuité du budget rectificatif 2019. En effet, il affiche des recettes de 1 508 869 500 euros, en hausse de 162,7 millions d’euros, soit de 12,1 % par rapport au budget primitif 2019, mais en croissance seulement de 0,3 % par rapport au budget rectificatif 2019. Les dépenses sont en hausse de 12,1 % s’établissant à 1 504 075 200 euros. Le résultat est prévu en excédent de 4,8 millions d’euros. »
« Un plan global »
Mais le souci majeur des conseillers nationaux va surtout en direction des nuisances urbaines. Après le dépouillement de près de 4 000 questionnaires sur la qualité de vie à Monaco (lire Monaco-Matin du 4 décembre), les élus s’appuient sur les avis de leurs compatriotes et des salariés de la Principauté.
Le rapporteur explique : « La population a exprimé une forte inquiétude concernant la dégradation de son quotidien, sur les thématiques suivantes : bruits, chantiers, travaux, circulation, déplacements vers et depuis la Principauté, etc. (...) Elle fait état d’une saturation et d’un véritable seuil d’alerte qui a été atteint. (...) Cette inquiétude se traduit par une demande quasi unanime de la population pour que le Gouvernement lance un plan global centré sur la qualité de vie. »
Signe favorable : le gouvernement a montré sa volonté d’agir davantage. Le Conseil national mentionne ainsi « deux mesures positives, qui seront effectives en 2020. Tout d’abord, l’annonce par le Gouvernement de la création de l’Unité de Préservation du Cadre de Vie (U.P.C.V), qui assurera deux missions majeures : (...) la brigade de la circulation, pour fluidifier les déplacements et le contrôle du bruit des véhicules ». Deux mesures sur lesquelles la Majorité de Stéphane Valeri avait insisté lors du budget rectificatif. « Nous nous réjouissons d’avoir été entendus (...).»
Par ailleurs, des précautions seront prises pour concilier chantiers publics et circulation (dans l’opération « Le Mas/Honoria » avec le boulevard du Jardin Exotique, la « Villa Carmelha » à SaintRoman, qui disposera d’une couverture insonorisée comme, plus tard, le chantier du « Bel Air » et celui du « Grand Ida »). Idem pour l’îlot Pasteur, où « une dalle de béton est prévue pour recouvrir la zone de terrassement, ainsi que des façades latérales, de manière à limiter tant les nuisances sonores, que les poussières. »
Mais l’effort de l’État doit être également celui des chantiers privés, largement majoritaires (actuellement, on dénombre 8 publics, 3 mixtes et 20 privés).
« Il est donc nécessaire d’adopter de nouvelles mesures fortes, rapides et concrètes en ce qui concerne les chantiers privés. »
Les séances de ce soir, puis des 12 et 16 à partir de 17 heures, et enfin du 19 décembre, à 18 h 30 pour le vote du projet de loi, permettront de connaître les efforts décidés par le gouvernement.