Les enseignants préparent la suite du mouvement
Impossible, dans le second degré, de prévoir ce que sera, aujourd’hui ou jeudi, la situation dans les collèges et lycées. Contrairement à leurs homologues du premier degré, les enseignants ne sont pas tenus de dévoiler leurs intentions à l’égard de la grève.
Si le taux était de zéro hier, le mouvement reprend ce mardi. Dans les écoles maternelles et primaires, il faut s’attendre à une participation de près de 20 %. Certaines communes assurent un service minimum d’accueil (SMA). Dont on peut rappeler le principe : en deçà de 25 % de grévistes, l’école est tenue d’accepter les élèves, répartis dans les classes. Au-delà, le SMA prend le relais, organisé par la commune.
En reconduisant ce lundi l’arrêt de travail voté vendredi, les profs s’exposaient à perdre non pas deux jours de traitement, mais quatre, week-end inclus.
De la même façon, s’ils s’annoncent grévistes ce mardi pour jeudi, leur revenu risque d’être amputé du mercredi. Un mode de calcul qui, pénalisant, peut inciter à une grève tournante, ce que rien ne permet toutefois d’affirmer aujourd’hui. Cette conséquence de l’arrêt Omont n’est d’ailleurs pas certaine, l’administration n’étant pas tenue de l’appliquer.
«Durablement impactés »
Gilles Jean, secrétaire départemental du Snuipp-FSU, le syndicat majoritaire chez les enseignants du premier degré, juge très fort l’engagement au sein de l’Éducation nationale. « Si rien ne change, nous serons durablement impactés. Les futurs retraités pouvant perdre entre 300 et 900 euros sur le montant mensuel de leur pension. » Le résultat d’un calcul basé sur l’ensemble de la carrière et non plus sur les six derniers mois.
Que les enseignants se soient déclarés favorables au principe d’un mouvement social jusqu’aux vacances de Noël lui paraît donc naturel.
Et les annonces du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, n’y changent rien : « Il parle de 400 à 500 millions d’euros. Si l’on rapporte cette somme à l’effectif total, on arrive à 30 euros, brut, par mois. Et encore, à partir de 2021. » Encore veut-il faire remarquer que les promesses ne concernent pas le premier degré : «On nous dit que les primes seront intégrées dans le calcul des pensions, mais des primes, nous, on n’en a pas… »
Gilles Jean souligne que l’âge de la retraite des enseignants est déjà passé de 55 à 62 ans. Il s’oppose à ce que l’assiette soit modifiée. Et rappelle le salaire de début d’un professeur des écoles : « 1 600 euros, brut. »