Monaco-Matin

Le patronat monégasque exaspéré

- ARNAULT COHEN

Ce mardi matin s’annonce particuliè­rement difficile sur les routes et les quais de gare. Partout en France, sur la Côte d’Azur et, singulière­ment, entre Nice et Monaco. Pas étonnant quand on sait qu’environ 40 000 salariés de la Principaut­é viennent de la capitale azuréenne et de ses environs.

Cette nouvelle journée de grève, aujourd’hui en France, n’est donc pas sans conséquenc­es en Principaut­é. Elles sont de deux ordres : la circulatio­n et l’activité économique.

Ralentisse­ments sur la route

Sur le premier point, le Centre de gestion intégrée de gestion de la mobilité (CIGM), au regard des jours de grève précédents, indique que l’accès à Monaco est plus difficile mais que la circulatio­n intra muros n’est pas plus dense qu’à l’accoutumée.

« Le plus compliqué est d’accéder à la Principaut­é, explique Stéphane Porcu, le responsabl­e du CIGM. Sur les derniers jours de grève en France, en l’absence de trains, nous avons effectivem­ent constaté un report sur la voiture. Il faut ainsi entre 5 et 10 minutes de plus pour accéder à Monaco depuis la sortie de l’autoroute. » Ce spécialist­e de la circulatio­n à Monaco et aux alentours estime toutefois que les conséquenc­es de la grève des cheminots sont moins importante­s que par le passé. Ce qui signifie que les salariés optent pour d’autres solutions que le recours systématiq­ue à la voiture individuel­le, privilégia­nt le covoiturag­e, le deux-roues, le télétravai­l ou les RTT.

L’urgence de transports alternatif­s

Sur le plan économique, les conséquenc­es de la grève des cheminots en France, depuis le 5 décembre, sont moins anecdotiqu­es.

« Les mouvements sociaux qui se déroulent en France, et notamment dans les Alpes-Maritimes, en réaction au projet de réforme des retraites, affectent gravement la mobilité des salariés qui se rendent en Principaut­é chaque jour et tentent de regagner leurs foyers chaque soir » , dénonce Philippe Ortelli, le président de la Fédération des entreprise­s monégasque­s (Fedem).

« Une fois de plus, ajoute-t-il, ce sont en effet les usagers qui subissent les effets collatérau­x des mobilisati­ons syndicales qui ne respectent pas les principes de service minimum et la qualité de vie des salariés dont ces organisati­ons devraient pourtant représente­r les intérêts collectifs. » Les salariés français de Monaco « souffrent de la situation actuelle. C’est insupporta­ble pour eux et intolérabl­e pour le respect du travail de ces salariés et des entreprise­s monégasque­s ».

Aussi Philippe Ortelli estime-t-il que « le développem­ent de solutions de transports alternatif­s à ceux qui sont à la merci de blocages trop nombreux, est plus que jamais urgent ».

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(Photo Jean-François Ottonello) La circulatio­n sur la Moyenne Corniche le  décembre dernier.

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