« Dix ans ? C’est plus de la moitié de son âge… »
■ Me ThomasBrezzo,défenseur de Sofiane Gallah, n’accepte pas la peine requise : « Réfléchissez ! Mon client a eu peur également. C’est logique ! Son rôle s’est pourtant limité à de la simple surveillance. Pour cette participation, sa liberté a pris fin à la sortie de la bijouterie où il est rattrapé et interpellé par les policiers. Il a quand même trouvé les mots adaptés pour rassurer le vigile. Ce n’est pas un menteur, je vous l’assure. On l’a informé de sa participation le matin même pour faire un coup. Sans plus d’explications. En fait, c’était pour un braquage. Pourquoi a-t-il accepté ?
Pour une dette de €. Car il vit dans la précarité depuis sa prime jeunesse. On requiert ans ? C’est plus de la moitié de son âge le jour où il a commis l’irréparable. Il veut rester en prison à Monaco pour s’écarter, couper avec le milieu où il a grandi… Vous n’êtes pas obligés de prononcer l’intégralité de la peine. Vous avez maintenant la possibilité de la compléter avec du sursis. Car au moment de condamner mon client, pensez à ce que représenterait votre avenir si vous vous trouviez dans les mêmes conditions… »
■ Me Marie Seguin veut comprendre : « Walid Bekkada
ne représente pas le grand banditisme. Concentrez-vous un instant : on ne fait pas un braquage comme on va aux pâquerettes ! Oui, il y a de la peur, des menaces, une arme. L’auto volée ? Entreprendre ce genre de vol avec son propre véhicule, c’est suicidaire. Vous trouvez ces gens trop gourmands ? Non, ils n’ont pas dévalisé le coffre-fort. S’ils ont mis plus de temps pour faire ce braquage ; c’est justement parce que ce ne sont pas des professionnels. La preuve : ils collent une fausse plaque avec du ruban adhésif ! Aucun vêtement de rechange pour brouiller les pistes. Enfiler une veste de Père Noël, surtout un mars, fait-il de mon client un délinquant ? On l’arrête tout simplement parce qu’il paraît suspect au policier avec cet accoutrement. Vous estimez que ce ne sont pas de véritables pieds nickelés parce qu’ils ont chacun un casier judiciaire assez chargé. Erreur ! Mon client voulait également effacer sa dette. C’est peut-être la raison de sa volonté de rester en prison à Monaco parce qu’on y est mieux qu’ailleurs. À Grasse, c’est la fatwa. Ayez cette phrase à l’esprit au moment de le condamner : il faut une peine de prison. Mais si elle est trop longue elle produit l’effet inverse… »