La petite histoire d’une grande rue
L’histoire de la rue Longue date de l’époque romaine. En effet, cet axe central de Menton a été construit sur le tracé de la mythique voie romaine, la Via Julia Augusta. « Il s’agissait de la seule route qui menait vers l’Italie », précise Jean-Louis Caserio, président de la Société d’art et d’histoire du Mentonnais (SAHM). Au Moyen-Âge, la rue Longue est connue sous le nom de « Camera recta » ou
« rue droite ». « Elle était le centre de la vie économique. On y trouvait des granges pour stocker les récoltes, des échoppes, un hôpital, un four, des relais muletiers... Vers le XVe siècle, il y avait même un droit de passage qui était prélevé sur le bétail qui transitait via cette rue », relate Jean-Louis Caserio. Napoléon Bonaparte mais aussi le Pape Pie VII ont emprunté cette artère principale. À cette époque, la rue Longue est fermée par deux portes : la porte Saint-Antoine, côté France et la porte Saint-Julien, côté Italie. « Il y avait également deux chapelles aux deux extrémités de la rue. »
Au début du XVIIIe siècle, Menton se tourne vers une économie moderne fondée sur l’agrumiculture, l’oléiculture, le commerce et le cabotage. La rue Longue ne permet plus d’assurer le transit entre la France et l’Italie : il faut alors s’adapter à l’évolution des transports et notamment aux activités commerciales liées àlamer.« Puis, la rue Longue a commencé à être désertée avec les nouvelles constructions dans le Careï et le Borrigo », précise JeanLouis
Caserio. Malgré tout, cette rue historique a continué de séduire par son authenticité. Au siècle dernier, un auteur italien la baptise affectueusement « salon du dehors ». « Car les habitants sortaient une chaise le soir dans la rue pour discuter ». La beauté de la rue Longue a également fait naître une légende. Sous le pont – qui se situe à côté des rampes Saint-Michel – on raconte que deux jeunes amoureux, qui vivaient de part et d’autre de la rue, venaient s’y retrouver.
Ce pont est aujourd’hui appelé « pont des amours ».