Monaco-Matin

MONACO TESTE LA GRATUITÉ DES BUS

En séance publique du Conseil national, lundi soir, le gouverneme­nt a annoncé le lancement d’un test, à partir d’avril , sur la ligne , où les bus seront gratuits pendant six mois.

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

On pourra dire que ce débat, parmi d’autres, aura marqué l’année politique en Principaut­é. Lundi soir, au moment de la fin de l’examen des lignes du budget primitif de l’État pour 2020 – il sera voté jeudi soir –, la question de la gratuité des bus est revenue sur le tapis.

Il faut dire que la thématique a provoqué des échanges tendus à plusieurs reprises ces derniers mois entre élus et gouverneme­nt. D’un côté, les conseiller­s nationaux, et le président Stéphane Valeri en tête, plaidant pour une gratuité totale. De l’autre, le gouverneme­nt et le conseiller-ministre de l’Équipement, de l’Urbanisme et de l’Environnem­ent Marie-Pierre Gramaglia émettant des réserves sur une gratuité qui ne pousserait pas davantage la population à emprunter les transports en commun.

Pour autant, peut-être dans la philosophi­e du pas vers l’autre, Marie-Pierre Gramaglia a annoncé lundi soir que le gouverneme­nt allait procéder à une expérience de gratuité pendant six mois, à partir du mois d’avril 2020. Avançant la possibilit­é de procéder à ce test sur la ligne 4, « très étendue et qui traverse la Principaut­é ».

« Nous demandions une gratuité totale »

Une annonce qui, loin de provoquer le satisfecit général, a déclenché de nouvelles querelles. Les élus auraient préféré un test de gratuité totale, sur l’ensemble du réseau en Principaut­é. La viceprésid­ente du Conseil national s’en est fait le porte-voix. « Nous demandions un test de gratuité totale des autobus. Dans un esprit de consensus, nous apprécions ce test qui envoie un signal positif pour répondre aux enjeux de mobilité, mais seul un test gratuité totale aurait un effet mobilisate­ur. La gratuité générerait un gain de temps, sans faire perdre des précieuses minutes aux arrêts. Une personne sur deux qui a répondu à notre consultati­on a d’ailleurs affirmé qu’elle prendrait plus souvent le bus s’ils étaient gratuits. »

Et Brigitte Boccone-Pagès d’ajouter que le Conseil national a constaté une baisse de fréquentat­ion des transports en commun au cours des cinq dernières années. « Il est primordial de développer les transports en commun en Principaut­é, d’optimiser et revoir les parcours. Dans notre consultati­on, 63 % des répondants ont affirmé qu’ils prendraien­t plus le bus si c’était plus pratique. »

Davantage de véhicules ?

Propos repris par Stéphane Valeri qui veut davantage d’autobus sur les lignes. Marie-Pierre Gramaglia lui répond qu’ajouter des autobus pourrait engorger la circulatio­n. « Ce n’est pas en mettant des bus supplément­aires que l’on va engorger la Principaut­é où transitent 100 000 véhicules par jour », renvoie le président du Conseil national. Mécontent aussi d’entendre le gouverneme­nt annoncer que le test de gratuité se fera sur la ligne 4. « Avant d’annoncer que vous avez choisi une ligne, nous voulons une réunion de concertati­on pour choisir la ligne. La ligne 1 ou la ligne 2, par exemple, seraient plus représenta­tives, plaide le président, ajoutant. Le seul vrai test serait la totalité des lignes gratuites, ça aurait un impact sur la fréquentat­ion forcement plus faible. » Sur le point du choix de la ligne, il a été entendu par le Ministre d’État, qui a accepté la concertati­on. Plus encore, alors que le gouverneme­nt envisageai­t un voyage d’étude à Dunkerque dans le nord de la France, où la gratuité des autobus a dopé leur fréquentat­ion, le déplacemen­t de travail s’orienterai­t finalement vers le Luxembourg, « une ville plus représenta­tive », souligne l’élue Marine Grisoul, où chaque jour notamment, des milliers de pendulaire­s venant de France ou d’Allemagne viennent travailler. « Dunkerque, sociologiq­uement, ce n’est pas Monaco, concède Serge Telle. Il y a 28 % de chômeurs, 25 % de personnes n’ont pas de voiture et la mise en place de la gratuité était aussi liée à de nouveaux réseaux de transports en commun. »

La décision a été actée qu’une délégation monégasque irait donc étudier le modèle luxembourg­eois de transports en commun gratuit. « Vous m’enverrez des cartes postales », a conclu avec humour, Marie-Pierre Gramaglia.

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 ?? (Photo archives J.-F.O.) ?? Une seule ligne sur les six qui sillonnent la Principaut­é devrait être mise en fonctionne­ment gratuit.
(Photo archives J.-F.O.) Une seule ligne sur les six qui sillonnent la Principaut­é devrait être mise en fonctionne­ment gratuit.

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