Monaco-Matin

Les manifestan­ts toujours nombreux en France

Grosse mobilisati­on, hier, dans les rues de Nice contre le projet de réforme des retraites. La fin du cortège a été émaillée d’incidents entre manifestan­ts et forces de l’ordre

- STÉPHANIE GASIGLIA avec CAMILLE GUIL Photos : FRANTZ BOUTON

Ils avaient décidé d’en faire voir de toutes les couleurs à Macron. Et ils l’ont fait, hier, dans les rues de Nice. Du vert Sud rail, au blanc CFE-CGC, en passant par le bleu Unsa et CFTC, ou encore l’arlequin du Snes-FSU. Sans oublier le (gilet) jaune. Et, bien sûr, le rouge CGT, en force ! Enfin, un chouïa d’orange CFDT, à dénicher en toute queue de cortège.

Sous un ciel gris et lourd, les manifestan­ts – plus de 12 000 selon les organisate­urs, 4 200 selon la police et près de 20 000 selon les « gilets jaunes » – ont une nouvelle fois dit non, hier, à la réforme des retraites. Un non catégoriqu­e. En bloc. Et sans nuance pour l’intersyndi­cale. À l’exception de l’organisati­on de Laurent Berger. La CFDT avait appelé à la grève et à la manifestat­ion, mais n’a pas signé la déclaratio­n commune et unitaire. Point d’achoppemen­t : si les « oranges » sont vent debout contre l’âge pivot de 64 ans, ils sont favorables au système universel.

« Tous voleurs, tous voyous »

Pour la CGT en revanche, tout est bon à jeter. La réforme. Et le gouverneme­nt avec : « Tous voleurs, tous voyous ! »

Alors que le paillassou Macron vole au-dessus d’un drap blanc, projeté par des manifestan­ts, petite musique de circonstan­ce : « Petit papa Macron, arrête de prendre notre pognon pour le filer aux grands patrons »…

En tête de cortège, les enseignant­s sont remontés comme des coucous suisses. « On a rarement été autant pris pour des cons que par ce gouverneme­nt », peste Fabio, professeur des écoles. « Forcément, on ne fera pas grève à Noël, mais on sera solidaires de toutes les profession­s qui le feront », assure le quadragéna­ire. Et c’est bien parti pour. «Non,iln’y aura de trêve des confiseurs. La faute à Macron, pas à nous », hurle un syndicalis­te CFTC. La CGT en choeur : « On continuera la lutte jusqu’au bout ». Au bout de quoi ? « Ils cassent le système, nous, on va bloquer le pays. Ce n’est pas hier, ce n’est pas en janvier : c’est aujourd’hui qu’il faut gagner un monde meilleur pour nos vieux, un monde meilleur pour nos gamins », prévient Michael Albin, porte-parole de la CGT cheminot 06, tanké sur le car sono qui crache du Goldman, du Trust, du Soprano, du Zebda et du Coluche, à mesure que le cortège envahit l’avenue Jean-Médecin.

Des blocages en vue

Arrivée à la Tête-Carrée, ce devait être la fin de la manif. Mais, certains en avaient décidé autrement. En visant la voie Mathis. Mais la police est fin prête. Cheminots en tête, une poignée de manifestan­ts tentent de forcer le barrage. Dix minutes de surchauffe. Jets de grenades de désencercl­ement. Montée en pression. La CGT joue, finalement, l’apaisement. La police est compréhens­ive. « Tous place Masséna pour un concert de la fraternité et de la lutte », se résout Michael Albin. Qui prévient : «Onva bloquer des dépôts de bus, des centres commerciau­x, le Min, le Pal, la mairie, un commissari­at. Voilà le menu des prochains jours… »

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Michael Albin, porte-parole départemen­tal de la CGT-Cheminots : « Réunis, déterminés, nous allons gagner, camarades ! »
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Au pied de la Tête-Carrée, quelques échauffour­ées.

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