Le maire de La Gaude relaxé par la cour d’appel
Pas d’inéligibilité pour Bruno Bettati, a jugé la juridiction de second degré, levant la condamnation infligée en première instance. Son avocat pense que le parquet ne se pourvoira pas en cassation
Bruno Bettati, le maire de La Gaude, a été relaxé hier par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. « Je ne le savais pas encore. Je suis soulagé et même ému, a-t-il réagi peu après au téléphone. C’était une épreuve terrible et injuste. » Son avocat Maître Michel Cardix pense que le Parquet ne se pourvoira pas en cassation. La menace d’inéligibilité désormais écartée, la voie paraît ouverte pour que Bruno Bettati soit candidat à sa réélection aux prochaines municipales de mars. « Ce n’est pas l’info du jour, nuance-t-il toutefois. Je prendrai la décision avec ma famille et avec la majorité municipale. En attendant, nous travaillons sur de gros dossiers pour la commune. »
« Justice a été rendue »
« N’en déplaise à certains, justice a été rendue », s’est réjoui Bruno Bettati peu après dans un communiqué. Avec « une pensée pour mes enfants et ma famille qui ont souffert ces dernières années des bruits sourds et meurtriers de la calomnie (…) Pour mon père qui s’est éteint cette année sans avoir cette nouvelle, ça, je ne l’oublierai jamais. » Et avec « des remerciements pour les élus qui m’accompagnent et qui n’ont jamais douté de ma probité, ainsi que pour toutes les Gaudoises et tous les Gaudois, mes amis maires, élus de la Métropole et du Département, et celles et ceux qui depuis ces deux très longues années m’ont exprimé leur incrédulité et leur appui ».
« Des personnes malfaisantes »
Bruno Bettati épingle au passage « certaines personnes malfaisantes qui ont tenté d’instrumentaliser la justice en inondant le Parquet de lettres anonymes sur d’innombrables sujets, allant jusqu’à ma vie privée. Tout a été scrupuleusement vérifié et ce torrent d’immondices a été balayé par cette décision de la cour d’appel. L’entreprise n’avait jamais travaillé pour la mairie, et n’a jamais, ni elle, ni son gérant, bénéficié d’une quelconque bienveillance de ma part ».
« Je ne laisserai rien passer »
Le maire évoque donc d’autres lettres anonymes que les deux concernant le mur qui ont été au point de départ de l’affaire.
Jugeant « minable et lâche l’attitude de ceux qui ont participé à déformer la vérité en pensant servir leur petite tambouille électorale minable », il avertit : « À compter de ce jour, ils me trouveront sur leur route. » Jusqu’à présent il n’a pas porté plainte. « Mais je ne vais pas me laisser diffamer. Je ne laisserai rien passer. » L’actuel maire de La Gaude avait été condamné en première instance en correctionnelle à cinq ans d’inéligibilité et 8 000 euros d’amende pour trafic d’influence passif, après avoir été accusé par des lettres anonymes d’avoir fait construire gratuitement un mur de clôture de sa maison par une entreprise du BTP qui aurait espéré une contrepartie grâce à la fonction de premier adjoint au maire délégué à l’Urbanisme qu’occupait alors Bruno Bettati. Bruno Bettati à présent blanchi par la cour d’appel, on attend avec impatience de découvrir les attendus de cette décision de justice, qu’on devrait connaître dans quelques jours.