TAPER DANS LA CAISSE ? UN PARI SUR L’AVENIR
Illustration avec l’Agirc-Arrco, qui refait surface après dix ans de déficit
près milliards, à quoi il convient d’ajouter diverses contributions : l’État, l’Unedic…
Dix ans de déficit. – En raison d’une très forte crise ayant entraîné une baisse sensible de la masse salariale, l’Agic-Arrco vient de traverser une décennie de déficit. L’équilibre devrait être de retour cette année. La caisse a donc été contrainte de puiser dans ses réserves : milliards en dix ans. Leur montant a pourtant été maintenu et même revu à la hausse. L’Agirc-Arrco disposerait aujourd’hui de près de milliards d’euros.
Trésor de guerre… – Pas tout à fait, puisque la caisse est tenue, par ses statuts, de détenir l’équivalent de six mois d’allocations. En l’occurrence, elle fait mieux. Mais ce montant de près de milliards représente moins d’un an d’activité. Il faut aussi prendre en compte l’incidence de la démographie sur la progression des charges. En tout cas, pour reconstituer ses réserves, l’Agirc-Arrco a misé sur des portefeuilles robustes et diversifiés : % d’actions pour % d’obligations. Par ailleurs, elle a modifié le fonctionnement du régime : les allocations, naguère versées à l’avance et pour un trimestre, ont été mensualisées. Ce qui, en réduisant le décalage entre ressources et dépenses, a permis de libérer des actifs et de réduire les besoins en fonds de roulement.
... ou marge de sécurité ? – Les réserves, tous régimes complémentaires confondus (Ircantec, professions libérales, etc.) pourraient atteindre milliards si l’on inclut le Fonds de réserve pour les retraites. Piocher dans cette manne ne saurait être qu’une solution transitoire. Car elle constitue, selon un spécialiste, « un élément d’une équation d’équilibre pluriannuel ». Autrement dit, elles permettent de lisser les capacités de versement des allocations entre les années excédentaires et déficitaires. Taper dans la caisse, c’est un pari sur l’avenir. Ou une solution transitoire, sauf à prendre un risque important.
Si les réserves disparaissent. – Dans le cadre d’un grand régime universel couvrant toute la population, on peut considérer que les complémentaires n’ont plus de raison d’être. La garantie relèvera de l’État. Qui devra pallier tout déséquilibre éventuel, soit en appelant un impôt supplémentaire, soit en émettant de la dette. En attendant, la décision appartient aux partenaires sociaux.