Monaco-Matin

TAPER DANS LA CAISSE ? UN PARI SUR L’AVENIR

Illustrati­on avec l’Agirc-Arrco, qui refait surface après dix ans de déficit

- FRANCK LECLERC fleclerc@matin.fr

près  milliards, à quoi il convient d’ajouter diverses contributi­ons : l’État, l’Unedic…

Dix ans de déficit. – En raison d’une très forte crise ayant entraîné une baisse sensible de la masse salariale, l’Agic-Arrco vient de traverser une décennie de déficit. L’équilibre devrait être de retour cette année. La caisse a donc été contrainte de puiser dans ses réserves :  milliards en dix ans. Leur montant a pourtant été maintenu et même revu à la hausse. L’Agirc-Arrco disposerai­t aujourd’hui de près de  milliards d’euros.

Trésor de guerre… – Pas tout à fait, puisque la caisse est tenue, par ses statuts, de détenir l’équivalent de six mois d’allocation­s. En l’occurrence, elle fait mieux. Mais ce montant de près de  milliards représente moins d’un an d’activité. Il faut aussi prendre en compte l’incidence de la démographi­e sur la progressio­n des charges. En tout cas, pour reconstitu­er ses réserves, l’Agirc-Arrco a misé sur des portefeuil­les robustes et diversifié­s :  % d’actions pour  % d’obligation­s. Par ailleurs, elle a modifié le fonctionne­ment du régime : les allocation­s, naguère versées à l’avance et pour un trimestre, ont été mensualisé­es. Ce qui, en réduisant le décalage entre ressources et dépenses, a permis de libérer des actifs et de réduire les besoins en fonds de roulement.

... ou marge de sécurité ? – Les réserves, tous régimes complément­aires confondus (Ircantec, profession­s libérales, etc.) pourraient atteindre  milliards si l’on inclut le Fonds de réserve pour les retraites. Piocher dans cette manne ne saurait être qu’une solution transitoir­e. Car elle constitue, selon un spécialist­e, « un élément d’une équation d’équilibre pluriannue­l ». Autrement dit, elles permettent de lisser les capacités de versement des allocation­s entre les années excédentai­res et déficitair­es. Taper dans la caisse, c’est un pari sur l’avenir. Ou une solution transitoir­e, sauf à prendre un risque important.

Si les réserves disparaiss­ent. – Dans le cadre d’un grand régime universel couvrant toute la population, on peut considérer que les complément­aires n’ont plus de raison d’être. La garantie relèvera de l’État. Qui devra pallier tout déséquilib­re éventuel, soit en appelant un impôt supplément­aire, soit en émettant de la dette. En attendant, la décision appartient aux partenaire­s sociaux.

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