DÉMISSION DELEVOYE
Matignon : « C’était à lui de nous informer ! »
« Il n’y a eu aucun manquement de notre part », a affirmé, hier, Matignon au lendemain de la démission de Jean-Paul Delevoye. Les services du Premier ministre soulignent que le haut commissaire aux Retraites n’avait pas informé le gouvernement de son activité rémunérée.
« Le jour de sa nomination, le secrétaire général du gouvernement (SGG) lui a adressé un courrier », et remis
«unlivretsur “les règles applicables” » en même temps que l’intéressé signait un « engagement d’intégrité et de moralité », a affirmé à l’Agence France Presse (AFP) l’entourage du Premier ministre. Or, Jean-Paul Delevoye, qui a continué à être rémunéré comme président d’un think tank du monde de l’éducation, Parallaxe, « n’a pas pris l’attache des services du Premier ministre sur un quelconque cumul avec une activité professionnelle », prohibé par la Constitution, assure-t-on à Matignon. En outre, selon la même source, les documents remis au haut commissaire lui rappelaient « ses obligations de déclaration de patrimoine et d’intérêts à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) » dans les deux mois, ainsi que « l’obligation de transmettre sa déclaration d’intérêts au Premier ministre ». « Après relance », le haut commissaire a finalement « envoyé sa déclaration à la HATVP, sans l’adresser au Premier ministre, le novembre ».
« C’était à lui de nous informer et de demander s’il pouvait cumuler salaire privé/public, il ne l’a pas fait » ,a précisé l’entourage du Premier ministre. «Onnepeut pas présumer que les gens vont tricher. Nous ne sommes pas la police », conclut Matignon.
C’est aujourd’hui que le collège de la HATVP examinera le dossier instruit par un rapporteur. Elle doit saisir la justice en cas d’« omission substantielle » des intérêts d’un déclarant ayant eu une intention de dissimulation.