Noël au balcon
Elles scintillent et clignotent dans la nuit de décembre. Chaque année, deux maisons mentonnaises se parent de leurs plus belles décorations de Noël. Nous avons rencontré leurs propriétaires
Ceux qui habitent le Borrigo la connaissent bien. Ils lui ont même donné un petit surnom : « la maison du Père Noël ». Car chaque année – et ce depuis au moins 15 ans – la petite famille qui y vit l’habille de ses plus belles guirlandes, boules et autres personnages de Noël. Il y a Camila, la maman, et son mari. Sébastien, 15 ans, l’aîné. Régis et Dylan, 10 ans, les jumeaux. Et Julien, 9 ans, le petit dernier.
Un véritable repère
Pendant les fêtes, leur maison devient un véritable repère. « Quand
on commence les décos, tout le monde sait que c’est Noël. Cette année, on s’y est mis un peu plus tard que d’habitude. Les gens klaxonnaient en passant pour demander où on en était »,
s’amuse Camila. Il faut dire que leur élan de créativité est bien utile aux voisins. « Quand ils
doivent recevoir des colis et que le livreur ne trouve pas leur adresse, ils disent : “On habite à côté de la maison du Père Noël”. »
Quand l’heure est venue, tout le monde s’affaire pendant une semaine. « Mon mari s’occupe des lumières.
explique Moi c’est la déco »,
« Et nous, on aide », la maman. rappellent les enfants. À voir leurs sourires jusqu’aux oreilles, on ne peut que constater leur fierté. «Des fois, on voit des gens s’arrêter et prendre la maison en photo. Il y en a même qui laissent des petits mots et de l’argent dans la boîte aux lettres »,
s’amusent Régis et Dylan. La maison leur vaut même une petite notoriété à l’école. « Tous les copains
nous en parlent », affirme Julien.
D’origine égyptienne, Camila n’avait pas coutume de célébrer Noël. Mais depuis son arrivée en France et la naissance de ses enfants, cette maman s’est lancée à fond dans les fêtes. Parce qu’il n’y a pas qu’en fin d’année que la maison
se transforme. « On décore aussi à la Toussaint et pour Halloween. »
Dans la vallée d’à côté, tout en haut du Careï, c’est la maison de Patrice Mazzola qui scintille de guirlandes lumineuses. Face au carrousel du rond-point des douanes, elle est telle le phare accueillant les automobilistes qui franchissent la frontière mentonnaise, depuis l’autoroute. Chez Patrice aussi, la déco de Noël c’est une tradition. «Jefais ça depuis 20 ans. À chaque fois, j’achète de nouvelles choses. »
«Ilyaans, je montais à l’arbre »
Sous le rétroprojecteur qui dessine
« Joyeuses Fêtes » sur la façade, le Mentonnais explique fièrement : « Cette année, j’ai anticipé.
J’ai dû me faire opérer de l’épaule alors j’ai commencé en novembre. »
Il lui aura fallu seulement deux jours pour tout installer, tout seul.
« Au début, je faisais ça pour les passants. Je reçois beaucoup d’échos de gens qui sont contents. Maintenant que je suis grand-père, j’aime que tout soit décoré quand mes petits-enfants viennent manger le 24. »
Alors qu’il montre du doigt le conifère monumental qui dépasse de sa maison, on perçoit une pointe de regret dans sa voix : « Il y a 15 ans, pour accrocher des décos, je montais à l’arbre... »