Monaco-Matin

Retraites : Macron prêt à lâcher du lest

Selon l’Élysée, le chef de l’Etat – qui n’a toujours pas pris la parole sur le sujet – envisage « une améliorati­on possible autour de l’âge pivot »

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Au lendemain d’une troisième journée de manifestat­ions contre la réforme des retraites et à trois jours des vacances de Noël, Edouard Philippe recevait, hier, les partenaire­s sociaux avec le nouveau « M. Retraites » [lire ci-dessous], pour trouver une sortie à la crise, qu’Emmanuel Macron espère calmer en améliorant le projet. Selon son entourage, le président est « disposé à améliorer » sa réforme, notamment « autour de l’âge pivot » ou « âge d’équilibre », qui braque les syndicats soutenant le principe d’un système universel à points, la CFDT en tête. « C’est dans l’ordre des choses qu’il y ait des avancées d’ici à la fin de la semaine », a relevé l’Elysée, précisant que le chef de l’Etat s’était fixé pour «objectif d’obtenir une pause » de la mobilisati­on « pendant les fêtes » de fin d’année. Tous dans la rue mardi, les leaders syndicaux et patronaux étaient reçus tour à tour à Matignon par Edouard Philippe hier. A l’issue de son entrevue, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a rappelé que son organisati­on demandait « le retrait du projet de loi » et regretté la « position idéologiqu­e » du gouverneme­nt, qui ne fait « rien pour apaiser [le] mécontente­ment ». Laurent Escure (Unsa), prudent, a noté «des ouvertures » notamment sur « la pénibilité, les fins de carrières, le minimum de pension », mais elles « restent à confirmer ». Saluant, lui aussi, des « ouvertures », Cyril Chabanier (CFTC) a relevé que le gouverneme­nt était prêt à « faire des propositio­ns pour voir comment on pourrait peut-être amender » les dispositio­ns sur cet âge d’équilibre.

Une multilatér­ale cet après-midi

Le plus attendu, Laurent Berger, patron de la CFDT, a déclaré à sa sortie que Edouard Philippe « a redit qu’il tenait à cet âge d’équilibre [introduit dès 2022 pour équilibrer les comptes, ndlr] ; on lui a redit que ce n’était pas une option pour nous », constatant «une nouvelle fois un désaccord sur les conditions de retour à l’équilibre » au terme d’un entretien de plus d’une heure et vingt minutes.

Edouard Philippe doit revoir les partenaire­s sociaux «ensemble lors d’une multilatér­ale », aujourd’hui à 15 heures, un raout propice à d’ultimes compromis.

 ?? (Photo EPA) ?? « C’est très, très prématuré pour parler d’un éventuel compromis », a lancé, hier soir, le patron de la CFDT, Laurent Berger, à sa sortie de Matignon.
(Photo EPA) « C’est très, très prématuré pour parler d’un éventuel compromis », a lancé, hier soir, le patron de la CFDT, Laurent Berger, à sa sortie de Matignon.

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