Monaco-Matin

« Une droite plus moderne »

Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, dédicacera ce soir à Nice son livre qui expose sa vision d’une droite à la fois libérale, humaniste, écologiste et… à l’autorité assumée

- RECUEILLI PAR THIERRY PRUDHON

En juin, elle quittait Les Républicai­ns. Pour « reconstrui­re de l’extérieur ». C’est ce que Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de -France, explique dans Et c’est cela qui changea tout (Robert Laffont), livre d’entretiens avec la journalist­e Marion Van Renterghem, qu’elle dédicacera ce soir à 18 h à la librairie Jean-Jaurès à Nice. La présidente de Libres ! aura, auparavant, rencontré Christian Estrosi pour une confrontat­ion d’expérience­s sur la question des mobilités.

Sur la retraite, vous proposez de travailler plus, mais plaidez aussi pour « la clause du grand-père »…

Ce qui m’inquiète, c’est le coût des grèves pour le pays. On a l’impression que s’accumulent des promesses financière­s qui sont autant d’impôts différés ou un risque de baisse du point. A droite, nous proposions le report de l’âge légal à  ans en , puis  ans à terme, car c’est ce qui assurera la sauvegarde de nos retraites. Je crois à la vérité et à un pacte de confiance avec les Français. En revanche, nous voulions mettre fin petit à petit aux régimes spéciaux, en actant effectivem­ent que la réforme ne s’applique qu’aux nouveaux entrants. Cela aurait évité de bloquer le pays. En ce moment en Ile-de-France, nous avons huit millions de personnes en souffrance dans les transports.

Vous suggérez ainsi un service garanti à  % aux heures de pointe dans les transports…

Dans le contrat qui lie la Région à la SNCF et à la RATP, existe un service minimum. Mais quand il n’est pas assuré, il n’y a pas de sanction. C’est pour cela que je demande le remboursem­ent des voyageurs. Il faudrait faire évoluer la loi et négocier avec les syndicats que tous les postes stratégiqu­es soient soumis à une astreinte aux heures de pointe, comme c’est le cas dans les hôpitaux. Les transports publics sont vitaux pour l’emploi.

Si vous avez quitté LR, beaucoup de vos soutiens en font toujours partie. Est-ce cohérent ?

J’ai fait le choix de la liberté de parole et d’action. Ma relation avec LR est apaisée et je suis libre de porter mes idées, plus libérales et écologiste­s : je ne suis pas hostile par principe aux privatisat­ions, je considère qu’il faut défendre la démocratie en Europe, que l’écologie est un sujet majeur. On ne peut en laisser le monopole aux Verts, pas plus que celui du social à la gauche ni du libéralism­e à Emmanuel Macron. Je souhaite incarner une droite ouverte, plus moderne, mais très ferme sur le régalien. Les questions de laïcité et d’intégratio­n sont essentiell­es. Je propose, par exemple, de doubler les peines dans les secteurs les plus criminogèn­es, pour être plus dissuasif envers les réseaux qui gangrènent des quartiers entiers.

Vous voulez réconcilie­r droite sociale et droite libérale. Ce credo, n’est-ce pas… le macronisme ?

Non. D’abord parce qu’Emmanuel

Marcon n’est pas social. Il n’a pas idée des galères de pouvoir d’achat des Français et nous restons les champions du monde des impôts. Mais surtout, il est angélique sur le sujet de la montée du communauta­risme. Partout, on assiste à de l’entrisme intégriste. Il faut que la loi de la République soit au-dessus de toutes les fois. Cette règle, appliquée aux chrétiens et aux juifs, doit pouvoir l’être aussi aux musulmans. La droite française a toujours été à la croisée de plusieurs influences : ferme sur le régalien, libérale mais d’un libéralism­e tempéré, le gaullisme. Elle est plus sociale que les droites étrangères. C’est cette droite, authentiqu­e et renouvelée, que je veux faire vivre.

Vous proposez d’augmenter la TVA. Quel serait l’intérêt ?

Je propose un transfert d’impôts. A savoir, de baisser les charges sur le travail et, pour ce faire, de les transférer sur un impôt à la consommati­on, la TVA à  %. Pourquoi ? Parce que  % des biens qui la supportent sont importés. Ce serait une TVA

Offre valable dans la limite de 10 produits par foyer (produit offert compris). Pour connaître la liste des magasins participan­ts et les modalités, appelez : Du lundi au samedi de 8 h 30 à 19 h sauf les jours fériés et de 8 h 30 à 18 h les veilles de jours fériés. anti-délocalisa­tion, une taxe sur la consommati­on de produits importés, qui permettrai­t d’accroître la compétitiv­ité des entreprise­s françaises et de rendre du pouvoir d’achat, en revalorisa­nt le travail.

On ne jure plus aujourd’hui que par le girondisme. N’est-ce pas devenu une rengaine facile ?

Il y a une raison à cela : les collectivi­tés locales sont plus efficaces que l’Etat, qui est obèse et presque en faillite. Si l’Etat était capable, comme je viens de le faire en Ile-de-France, de baisser de  % ses dépenses de fonctionne­ment, il rendrait de dizaines de milliards d’impôts aux Français. Dans nos régions, nous gérons mieux que l’Etat et nous pouvons financer des priorités : je viens de créer un fonds permettant aux Francilien­s présentant un risque de santé d’emprunter sans surprime d’assurance. L’Etat, lui, me demande de financer à sa place les gendarmeri­es, les commissari­ats, la sécurisati­on des prisons… Ça rend forcément girondin ! .

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