« Abdlemajid Tebboune est un président illégitime »
Djamal Limane, membre de Free Algeria
Djamal Limane, enseignant-chercheur à Nice, est une des grandes voix de « Free Algeria », émanation de la diaspora algérienne qui dénonce «lecoupde force » de l’élection présidentielle du décembre. Il milite pour le départ d’Abdelmadjid Tebboune, le successeur d’Abdelaziz Bouteflika.
Comment fonctionne Free Algeria ?
C’est une coordination internationale de la diaspora algérienne qui regroupe tous les collectifs d’Europe et d’Amérique. Elle est née du hirak ,le mouvement de contestation qui a commencé le février : le peuple algérien récupère l’espace politique. Nous dénonçons le coup de force opéré par les tenants du pouvoir en imposant un président illégitime contre la volonté du peuple qui avait revendiqué une période de transition pour redéfinir les fondements d’une nouvelle république et d’un Etat de droit.
C’était un vote truqué ?
Les cinq candidats étaient tous des candidats du système. Tous ont été ministres de Bouteflika. Le résultat était connu avant le dépouillement, avant les élections même. Cette opération était un simulacre pour donner des garanties à l’opinion internationale.
Qui est Abdelmajid Tebboune ?
C’est un cacique du régime, un ancien ministre de l’Habitat qui a fait une brève apparition au poste de Premier ministre de Bouteflika. Les Algériens voulaient un changement réel conduit par des personnalités intègres, compétentes, sans connivence avec l’ancien monde.
C’est plus facile de militer de l’extérieur du pays que de l’intérieur ?
En Algérie, on ne compte plus les intimidations, les violences, la répression. Le paysage médiatique est verrouillé. Des gens sont mis en prison pour avoir osé exprimer librement leur opinion ou avoir brandi le drapeau berbère. Nous avons un impact différent quand la diplomatie officielle soutient le système. Il y a un silence complice de la communauté internationale sur ces entorses aux Droits de l’homme. Les intérêts économiques des États sont audessus de ceux des peuples qui ont soif de liberté.
Le peuple est mobilisé ?
Pour la e semaine, les étudiants étaient dans la rue mardi. Le peuple manifestera demain. Il y a une volonté immense d’infléchir ce système.
On est à leurs côtés. Nous les appelons à préserver le caractère pacifique du mouvement. Nous enjoignons l’ensemble des acteurs du hirak àla résistance contre l’imposture.