Alerte météo, grève, départs en vacances : grosse galère en vue sur les rails
Il ne manquait plus que cela ! Alors qu’un seizième jour consécutif de grève se profile à la SNCF, alors que débutent les départs en vacances de Noël, voilà que la météo veut pimenter le programme de circulation des trains, ce vendredi 20 décembre. Au vu de ce cocktail détonant, les voyageurs en train peuvent s’attendre à une journée de galère.
« On attend l’évolution du bulletin météo. On se prépare, indiquait hier le service communication régional de la SNCF. Oui, l’alerte orange est là. Les cumuls de pluie attendus sont forts. Le vent risque d’être important aussi. On se prépare à des retenues. »
Les scénarios du pire
L’exploitant ferroviaire planche sur deux hypothèses. L’une, radicale : un passage en vigilance rouge. Dans ce cas, « il y aura probablement une interruption de circulation. Nous n’enverrons pas de train en ligne. » Ce fut déjà le cas cet automne.
Autre risque : la perspective de voir des embruns s’inviter dans la partie. Avec le risque de provoquer courts-circuits et pannes. Un luxe que la SNCF ne peut s’octroyer ces tempsci. « Compte tenu de la grève et de la période des fêtes, on ne peut pas se permettre de perdre une rame », souligne-t-on au service communication. Hier, ces scénarios restaient au stade d’hypothèses. Certes, la SNCF s’attendait à «une journée compliquée » . Une éclaircie toutefois : « Pour l’instant, le bulletin météo porte l’alerte essentiellement sur le milieu de matinée et le milieu d’après-midi. Ce serait un moindre mal pour nous, avec de moindres répercussions pour les voyageurs. »
trains sur … si la météo le permet
En marge des intempéries, l’avis de tempête sociale se prolonge à la SNCF, en pleine fronde contre la réforme des retraites. « La circulation ferroviaire restera fortement perturbée sur l’ensemble du réseau vendredi », indiquait son service com’ régional. En dehors de potentielles coupures liées à la météo, la SNCF annonçait 4 trains sur 10 en circulation. Soit 8 TER sur l’axe MarseilleNice, 38 TER sur Cannes-NiceVintimille, 6 TER et une desserte restreinte en autocar sur Nice-Breil-Tende, et des cars au compte-gouttes, là encore, entre Cannes et Grasse. Quelques consolations pour les voyageurs, quand même. Depuis hier et jusqu’à dimanche, la SNCF utilise autant que possible ses trains à deux niveaux, place en priorité les TGV Ouigo car leur capacité est supérieure (1 300 voyageurs pour un conducteur), et a entrepris de recontacter tous les clients ayant une réservation en TGV ou train Intercités.
Pas de trêve en vue pour les cheminots
Quid des cheminots ? Dans ce contexte, les grévistes n’envisagent pas d’assouplir leur mouvement de grève. «Ce (jeudi) matin, ils étaient toujours aussi déterminés à obtenir le retrait de la réforme » , témoignait Najil Abdelkader, leader de la CGT-cheminots Nice. Sur 106 participants, seuls 9 cheminots ont voté contre la poursuite du mouvement. Après quinze jours de grève, la CGT évoque plus de 70 % de grévistes chez les personnels roulants, et 30 % parmi les agents de gare. « Du jamaisvu ! Cela montre qu’ils sont très inquiets pour leur avenir, leurs retraites et l’avenir de l’entreprise », estime Najil Abdelkader.
Dans ce contexte, même si la météo devait en rajouter, les grévistes n’envisagent pas d’assouplir leur position. La loi sur le service minimum ne les y incite pas, selon leur représentant CGT : « Il nous faut 24 heures pour nous remettre en service, et 48 heures pour repartir en grève. » Mais au-delà, les cheminots n’entendent pas lâcher. « Pas après quinze jours de grève. Pour l’instant, ils l’ont très mauvaise. »