Philippe : « Des marges de manoeuvre » sur l’âge pivot
Alors que le Premier ministre renvoie à début janvier pour la suite des négociations, la CGT appelle à une nouvelle journée d’action le 9 janvier
Un pas de fourmi, mais un pas. Le Premier ministre Edouard Philippe a estimé, hier soir, qu’il y avait «des marges de manoeuvre » sur l’âge d’équilibre qu’il souhaite introduire dès 2022 pour inciter à travailler plus longtemps et équilibrer les comptes dans le cadre de la réforme des retraites. Réaffirmant qu’il ne souhaitait pas une « baisse des pensions » ou une « hausse du coût du travail » par une augmentation des cotisations, le chef du gouvernement a ajouté : «Çaneveutpasdire qu’il n’y aurait que l’âge d’équilibre » comme mesure budgétaire. « Il y a des marges de manoeuvre, elles ne sont pas immenses, nous le savons tous, mais elles existent : je propose et je redis ma proposition aux organisations syndicales d’en discuter » en janvier, a-t-il ajouté à la sortie d’une réunion multilatérale à Matignon.
Nouvelle multilatérale en janvier
Croyant toujours « au dialogue social », Edouard Philippe a également annoncé qu’il réunirait à nouveau les partenaires sociaux dans « les premiers jours de janvier » pour discuter du projet de réforme des retraites. « Dès les premiers jours de janvier avec le secrétaire d’État [Laurent Pietraszewski], nous consulterons les partenaires sociaux et je proposerai, mi-janvier, une méthode qui nous permettra soit d’atteindre un accord qui pourrait se substituer à la solution que j’ai proposée, soit, à tout le moins, d’améliorer celle-ci en tenant compte des propositions des syndicats », at-il déclaré à propos de l’objectif d’équilibre financier proposé par le gouvernement.
Retraite progressive pour les fonctionnaires
Edouard Philippe « souscrit totalement » à l’extension aux fonctionnaires du dispositif de retraite progressive existant dans le privé, a poursuivi le Premier ministre. « Plusieurs organisations syndicales ont demandé l’ouverture de la retraite progressive à la fonction publique, en particulier aux enseignants et aux personnels hospitaliers, idée à laquelle je souscris totalement », a déclaré le chef du gouvernement, précisant qu’une concertation à ce sujet débutera en janvier « pour aboutir rapidement ».
Le minimum de pension étendu
S’agissant du minimum de pension – une retraite plancher de 1000 € –, Edouard Philippe propose de l’augmenter au-delà des 85 % du Smic pour les carrières complètes.
Coupures de courant « condamnées »
Édouard Philippe a, par ailleurs, « condamné fermement les coupures d’électricité » menées par des grévistes à Bordeaux, Lyon ou Perpignan notamment.
Une trêve demandée par Edouard Philippe
A la veille des fêtes de fin d’année, le Premier ministre Edouard Philippe a ensuite appelé « à la responsabilité de chacun pour permettre aux millions de Français qui le souhaitent de rejoindre leurs familles en cette fin d’année », en appelant à « l’attachement des salariés » des entreprises publiques de transport «àla continuité du service public [...] et à la notion d’intérêt général ».
Mutisme à la CFDT
« La grève continue » et « deux actions sont programmées : le Noël des grévistes et des rassemblements le 28 décembre », a annoncé Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, dont l’organisation représente environ un tiers des conducteurs de train et plus de 40 % des contrôleurs. L’Unsa, en revanche, appelle à une « pause », a indiqué son secrétaire général, Laurent Escure. Cette pause est décidée «pourles vacances scolaires » , a précisé Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa ferroviaire, qui représente 7,5 % des conducteurs et contrôleurs. Sud-Rail, troisième syndicat à la SNCF, « va entretenir le mouvement avant les temps forts de la rentrée », a indiqué Erik Meyer, secrétaire fédéral, dont l’organisation représente environ un tiers des conducteurs de train et plus de 25 % des contrôleurs. La CFDT-Cheminots n’avait pas immédiatement réagi hier soir. Ce syndicat représente plus de 18 % des conducteurs et plus de 12 % des contrôleurs.