Destitution de Trump : au tour du Sénat de se prononcer
Donald Trump – décidé à reprendre la main après sa mise en accusation historique par la Chambre des représentants – a pressé, hier, le Sénat américain dominé par son camp républicain de se saisir de l’organisation de son procès en destitution en janvier afin de lui assurer un acquittement rapide. Mais Nancy Pelosi [photo EPA], l’adversaire redoutée et redoutable du locataire de la Maison-Blanche, présidente démocrate de la Chambre des représentants, n’entend pas laisser le Sénat agir à sa guise. Elle a ainsi fait savoir qu’elle n’allait pas transmettre immédiatement au Sénat les articles d’accusation, et qu’elle attendait des garanties sur le déroulement du procès. Après sa mise en accusation mercredi soir, Donald Trump avait violemment réagi sur son compte Twitter : « HARCÈLEMENT PRÉSIDENTIEL », avait tweeté, en lettres capitales, le milliardaire républicain, devenu ainsi le troisième président des Etats-Unis formellement mis en accusation par la Chambre des représentants. Cette dernière avait voté en faveur de son impeachment [destitution] pour « abus de pouvoir » et « entrave au travail du Congrès » dans l’affaire ukrainienne. Mais les débats et le résultat ont reflété la division extrême de la classe politique et, par-delà, du pays face à ce président qui, depuis trois ans, casse tous les codes et alimente toutes les controverses : la quasi-totalité des démocrates, majoritaires à la chambre basse du parlement américain, ont approuvé son renvoi en procès, quand tous les républicains s’y sont opposés.
Les Républicains ressoudés
« Cent pour cent de voix républicaines. C’est de ça que les gens parlent. Les républicains sont unis comme jamais ! », s’est enthousiasmé Donald Trump, qui a su rallier à lui un parti qui lui était initialement plutôt hostile lors de son entrée fracassante en politique.
Cette unité, l’ex-magnat de l’immobilier veut en faire une force au moment d’affronter un procès potentiellement humiliant et, surtout, de mener campagne pour sa réélection lors de la présidentielle de novembre 2020.
Car les républicains contrôlent le Sénat qui est désormais chargé, selon la Constitution, de le juger.