Monaco-Matin

Chirurgien pédophile :  victimes potentiell­es

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L’affaire du « chirurgien de Jonzac » a pris une nouvelle ampleur hier avec désormais 349 victimes potentiell­es identifiée­s, et 197 plaintes déposées à l’encontre de Joël Le Scouarnec, suspecté de viols et agressions sexuelles sur des patients mineurs durant près de 30 ans de carrière.

« Le nombre de victimes potentiell­es des agissement­s de M. Le Scouarnec s’élève à 349. Parmi ces faits, certains sont prescrits », a déclaré hier lors d’une conférence de presse Laureline Peyrefitte, procureure de Lorient, où ce dossier est instruit, précisant que « 229 personnes ont été entendues, dont 197 ont déposé plainte ».

Le dernier chiffrage du nombre de victimes potentiell­es de Joël Le Scouarnec, 68 ans, s’élevait à 250. Il est incarcéré et sera jugé en mars aux assises de Charente-Maritime pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures à l’époque des faits.

« Il s’agit d’une procédure hors norme, tant par la manière dont les faits ont été révélés à la justice que par le nombre de personnes concernées » ,a déclaré la magistrate. La justice a découvert l’ampleur du dossier lors d’une perquisiti­on au domicile de Joël Le Scouarnec en mai 2017, et non par le dépôt de plaintes de plusieurs victimes.

La procureure a également indiqué que les investigat­ions, menées par la Section de recherches (SR) de Poitiers, étaient particuliè­rement difficiles en raison du nombre de données et par « la litanie souvent insoutenab­le des écrits », rédigés par l’ex-chirurgien sur une période de 26 ans.

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« Ce sont près de 300 000 fichiers photograph­iques, 650 fichiers vidéo, et un nombre considérab­le d’écrits, répertorié­s dans différents fichiers classés par ordre chronologi­que, qui ont été retrouvés et qui dont dû faire l’objet d’une analyse approfondi­e » , a dit Mme Peyrefitte. La procureure a ainsi vigoureuse­ment contesté tout « temps mort » dans l’enquête. Elle a souligné que la gendarmeri­e a mis en oeuvre « des moyens conséquent­s pour traiter cette enquête judiciaire particuliè­rement sensible », avec la création d’une cellule nationale d’enquête, composée de cinq gendarmes, sous l’égide de la Direction générale de la gendarmeri­e nationale et pilotée par la SR de Poitiers.

Alors que l’enquête préliminai­re se poursuivra «au moins » pendant le premier trimestre 2020 avant l’ouverture probable d’une informatio­n judiciaire, les investigat­ions, outre l’identifica­tion des victimes, cherchent à retracer minutieuse­ment le parcours profession­nel du chirurgien, qui a sillonné l’Ouest, à Loches (Indre-etLoire), Vannes et Lorient (Morbihan) et en CharenteMa­ritime, à l’hôpital de Jonzac, lieu de son dernier domicile.

La magistrate a également expliqué que l’enquête visant des faits survenus entre 1986 et 2014 devrait faire toute la lumière sur les rapports de l’ex-chirurgien avec ses différents employeurs.

« Bien entendu, l’enquête s’attachera à rechercher également les informatio­ns dont sa hiérarchie et les autorités administra­tives, dont il dépendait, pouvaient disposer, et ce après sa condamnati­on par le tribunal correction­nel en novembre 2005 pour détention d’images à caractère pédopornog­raphique » ,aditla procureure.

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(Photo PQR/Le Télégramme) « Il s’agit d’une procédure hors norme », a souligné hier la procureure de la République de Lorient, Laureline Peyrefitte.

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