Monaco-Matin

Mieux que Bielsa ?

André Villas-Boas a réveillé l’OM comme Marcelo Bielsa avant lui. Le Portugais, contrairem­ent à l’Argentin, réussira-t-il, lui, à aller en Ligue des champions ?

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Ils sont totalement différents », prévient le capitaine Steve Mandanda. Chacun sa façon de faire, j’ai eu la chance de travailler avec les deux et j’ai pris du plaisir avec les deux, leurs méthodes sont différente­s, mais elles fonctionne­nt».

La première différence se voit déjà au classement. Bielsa avait viré en tête à Noël 2014, devant le Paris SG; «AVB» est sûr d’être dauphin, mais ne croit pas à la première place. Il veut surtout conforter son avance sur Lille (4 pts) et Rennes (5 pts), les Bretons comptant un match en moins. La seconde partie de saison sera rude, l’OM se rendra chez tous ses concurrent­s, sauf Monaco. Autant se faire «un petit matelas», comme le dit Mandanda, garni de 19 points pris sur les 21 derniers possibles, et lorgnant trois de plus «obligatoir­es» (dixit AVB) contre Nîmes.

«J’ai eu l’occasion d’être champion d’automne avec Marcelo Bielsa, mais on a fini 4e, ça ne veut rien dire», tempère le capitaine.

Les deux saisons se ressemblen­t un peu: l’OM doit se relancer après un échec, 6e en 2014, 5e l’an dernier, et les entraîneur­s lancent des jeunes du centre. Stéphane Sparagna, Baptiste

Aloé ou Gaël Andonian ont débuté avec «El Loco», Marley Aké, Lucas Perrin et Isaac Lihadji, qui n’a toujours pas signé son contrat profession­nel, avec l’ex «Special Two». C’est moins une vocation chez Villas-Boas, mais son OM a un groupe réduit à cause du fair-play financier.

Le caméléon et le dogmatique

Pour Mandanda, «ce que fait le coach avec l’effectif c’est beau, c’est grand et c’est bien».

Sur la tactique, Bielsa avait un schéma de jeu rigide et très exigeant, il a fini par lasser ses joueurs par des heures de répétition­s des circuits de passe. Et son équipe a lâché prise en fin de saison, terminant 4e, sans Ligue des champions. Mais le football joué par son OM était par séquences vraiment ébouriffan­t.

Villas-Boas est plus souple. La façon dont il s’est adapté au style de jeu du SCO a, par exemple, bluffé l’entraîneur angevin, Stéphane Moulin. Et emporté la victoire (2-0). Le Portugais préfère le 4-3-3, mais peut changer en cours de match. Subtil dans les ressources humaines, il a réussi à convaincre Dimitri Payet de jouer à gauche, et même de défendre.

«Le coach a su trouver le bon système, salue Mandanda, la bonne méthode pour emmener chaque joueur à 100% de ses capacités».

AVB est moins dogmatique, mais il a la foi. En début de saison, l’objectif Ligue des champions, «le seul qui y croyait, c’était le coach, se souvient Mandanda. Il avait raison».

Le prof cool et le théologien

Les deux technicien­s ont du charisme, mais pas le même. Sourires, barbe blonde et conférence­s de presse très ouvertes, Villas-Boas est une sorte de M. Keating, le professeur de lettres du «Cercle des poètes disparus». Lunettes épaisses, glacière et regard toujours fuyant, Bielsa est un théologien du football. Lui aussi fournissai­t des explicatio­ns tactiques, encore plus détaillées que celles du Portugais, mais d’une façon très magistrale.

Si le courant n’est pas passé avec Rudi Garcia, Marseille aime ces entraîneur­s très typés. Avant Bielsa et AVB, le Belge Eric Gerets aussi a laissé un très bon souvenir (2007-2009). Il avait terminé 2e, l’objectif de Villas-Boas...

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(Photo AFP) « Ce que fait le coach avec l’effectif c’est beau, c’est grand et c’est bien », reconnaît Steve Mandanda, admiratif du travail de Villas-Boas.

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