La galère dans les gares pour le début des vacances
Le premier week-end des vacances de Noël restait marqué par un trafic SNCF « très perturbé » ,quia mis les nerfs des voyageurs à rude épreuve samedi en l’absence de trêve de Noël et s’annonçait tout aussi difficile aujourd’hui.
La SNCF a assuré hier que tout était « raccord » par rapport à ses prévisions. « C’est du sur-mesure », a déclaré un porte-parole, précisant que l’objectif de faire voyager 850 000 détenteurs de billets était maintenu. Il était toujours prévu de faire circuler aujourd’hui, comme hier, 50 % des TGV, 30 % des TER, 25 % des Intercités (et 20 % des Transilien en Île-deFrance). En revanche, les trains devraient être moins nombreux à partir de demain. Concernant la RATP, seules les deux lignes de métro automatiques (la 1 et la 14) devraient circuler aujourd’hui. Conséquence, les bouchons s’accumulaient hier soir en Île-de-France, le baromètre Sytadin évoquant 225 kilomètres de ralentissement à 19 heures, un niveau plus qu’« exceptionnel ».
Dans les gares, l’épuisement avait gagné beaucoup d’usagers en galère rencontrés dans la matinée, comme Françoise Lambert, gare Montparnasse à Paris, qui cherchait à se rendre à Evron, en Mayenne, à 60 km du Mans. « Je vais jusqu’à la gare TGV du Mans et après je n’ai pas de solution. C’est stressant », déplorait cette assistante de direction venue en taxi d’Aulnay-sous-Bois, au nord de Paris, pour presque 60 euros, et qui craignait de devoir recourir à un autre taxi.
À Toulouse-Matabiau, le Bordeaux-Marseille
était maintenu, mais retardé de plus d’une heure. Géraldine Dancona et son compagnon Vincent Romand comptaient le prendre, « même s’il faut voyager debout », ont-ils expliqué, excédés, mais sans condamner le mouvement.
« Le seul moyen de faire réagir »
Pour Quentin, dont le TGV Paris-Angers a été maintenu hier, c’est « dommage que cela impacte les particuliers » mais « c’est le seul moyen de faire réagir » le gouvernement. L’exécutif n’est cependant pas resté inactif. Après deux jours de rencontres avec les partenaires sociaux, le Premier ministre Édouard Philippe a relevé jeudi des « avancées concrètes » concernant notamment la progressivité de la réforme des régimes spéciaux ou une prise en compte « plus généreuse » de la pénibilité. Sans convaincre ni les opposants au projet, ni ceux qui y sont favorables, la CFDT restant « fermement opposée » à l’« âge d’équilibre » assorti d’un bonus-malus que le gouvernement veut introduire dès 2022 et fixer à 64 ans en 2027.
Rejetant depuis le départ le régime universel par points, le numéro un de FO, Yves Veyrier, a de nouveau appelé hier sur CNews Emmanuel Macron à « appuyer sur le bouton stop ». Le gouvernement promet de nouvelles réunions début janvier sur le projet, attendu en Conseil des ministres le 22 janvier, tandis que l’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires et quatre organisations de jeunesse appellent à une nouvelle journée de mobilisation le 9 janvier.