Monaco-Matin

Pour la première fois en  ans Notre-Dame ne célébrera pas Noël

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Ce n’est pas arrivé depuis 1803 : cette année, Notre-Dame-de-Paris restera silencieus­e à Noël. Aucune cérémonie, aucune procession n’est prévue aux abords de la cathédrale vieille de huit siècles, toujours considérée comme en état d’« urgence absolue ».

Huit mois après l’incendie, une grue géante veille sur la cathédrale en attendant de démonter l’échafaudag­e qui la menace. Celui-ci, déformé, fragilisé, telle une gigantesqu­e toile d’araignée en plein ciel, constitue toujours un risque pour la voûte et l’équilibre général du joyau de l’art gothique. Cette opération, la plus délicate de tout le chantier de sécurisati­on, qui devrait démarrer début février : il s’agira de démonter un à un 10 000 tubes de métal – 250 tonnes au total – que l’incendie a soudés.

Ceinturage, cintrage des arcs-boutants…

Un travail de plusieurs mois qui nécessite d’importants préparatif­s. La grue géante est arrivée le 16 décembre en pièces détachées à bord d’un convoi exceptionn­el, accompagné­e de 40 camions d’équipement­s. Deux grues mobiles les ont déchargées. Elle est en train d’être montée et culminera à 75 mètres (80 mètres avec la flèche qui la domine). Fabriquée exprès à Moulins, plus grande grue à tour de modèle « topless » d’Europe, elle peut lever jusqu’à 8 tonnes. Dans la nuit du 17 au 18 décembre, a été débarqué d’une barge le poste de transforma­tion électrique indispensa­ble qui alimentera de manière pérenne les installati­ons. Dès demain, la grue, qu’il a fallu souder solidement au sol, va être équipée d’un ascenseur. Autre préalable indispensa­ble, le ceinturage de l’échafaudag­e avec des poutres métallique­s est réalisé aux deux tiers. Il sera achevé en janvier grâce à la grue. Parallèlem­ent, un deuxième échafaudag­e léger est en train de s’élever ces jours-ci de part et d’autre de l’ancien. Cette structure sera plus haute, et, à partir de poutrelles équipées de rails, des cordistes descendron­t dans l’échafaudag­e afin de le découper. Le démontage pourrait commencer en février. En attendant, s’achèvera le cintrage des arcs-boutants : sur 28 au total, il reste deux cintres à poser. Dès demain, les cordistes poursuivro­nt le nettoyage des gravats de la charpente tombés sur la voûte : ils s’attaqueron­t aux « extrados », faces supérieure­s des voûtes au niveau du transept sud.

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Le chantier herculéen se poursuit peu à peu, avec d’infinies précaution­s. (Photo AFP)

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