Macron cultive les bonnes relations franco-ivoiriennes
Après avoir fêté Noël avec les soldats français basés à Abidjan, Emmanuel Macron s’est employé hier à renforcer les relations franco-ivoiriennes, en privilégiant la jeunesse et le sport, nouvelles priorités de la France en Afrique.
Épisode insolite dans la matinée : le Président français a été fait chef traditionnel « dans la plus pure tradition », héritant du nom de « N’djekouale » (« chercheur de paix » en langue ébrié) et des attributs liés à cet honneur dont un « bâton de commandement et un chasse-mouches ». Il a ensuite pris la direction du quartier populaire de Koumassi pour inaugurer une « agora » en compagnie de l’ex-footballeur Didier Drogba, idole de Marseille et de Chelsea, et de la championne olympique de judo Priscilla Gneto, née en Côte d’Ivoire. Dans un discours prononcé à Ouagadougou en 2017, Emmanuel Macron avait souhaité que « l’Afrique puisse se doter des meilleures installations sportives pour ses sportifs et pour ses jeunes ». Cette « agora », de plus de trois hectares doit servir de modèle à l’implantation de 80 autres centres dans le pays.
Relancer le projet d’académie de lutte contre le terrorisme
Dans l’après-midi, Emmanuel Macron a eu un échange avec des étudiants de l’institut de santé d’Abidjan, notamment sur la lutte contre le sida et les pandémies. Le chef de l’État a ensuite passé une partie de la journée en compagnie de son homologue Alassane Ouattara, qui s’est déjà rendu à six reprises à Paris depuis le début du quinquennat. De source diplomatique, il devait aborder l’épineux dossier de l’élection présidentielle d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire, et tenter de convaincre Alassane Ouattara de ne pas se laisser attirer par « les sirènes d’un troisième mandat ».
M. Macron, qui répète souvent que la France ne peut pas lutter seule contre le djihadisme au Sahel, devait par ailleurs relancer un projet qui lui tient à coeur : la construction de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme, près d’Abidjan. Il avait dévoilé ce projet en 2017, avec l’ambition d’en faire un centre de formation de référence pour l’Afrique. Toutefois, le projet n’a depuis guère avancé, Ivoiriens et Français n’ayant jusqu’à présent pas pu s’entendre sur le financement, chiffré à environ 20 millions d’euros. L’impulsion donnée hier vise à faire débuter les travaux en janvier pour se terminer en septembre.