Monaco-Matin

« Je ferai mes adieux le  janvier »

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Vous vous apprêtez à célébrer votre dernier Noël à Monaco, à la tête de l’archevêché. Un pincement au coeur ?

Ce sera mon vingtième Noël, effectivem­ent. Et le dernier ici. Je n’ai pas encore vraiment réalisé que j’allais quitter Monaco… Maintenant que l’échéance approche, je commence à me poser des questions. Je connais tout le monde ici, je ne peux pas faire un pas dans la rue sans que l’on m’arrête. Je ressens une réelle sympathie à mon égard.

Vous appréhende­z le moment du départ ?

Oui, forcément. Je suis très attaché aux gens de Monaco. Vingt ans, c’est une vie. Je travaille en ce moment sur le bilan de tout ce qui a été fait en vingt ans dans

Quand cesserez-vous vos fonctions d’archevêque de Monaco ?

Le lundi  janvier, le jour de la Sainte-Dévote. Je ferai alors mes adieux officiels au diocèse. Lors de cette messe, je rendrai aussi grâce à Dieu pour les bienfaits qui m’ont été accordés pendant ces vingt années.

Votre successeur sera déjà là ?

Non, il ne sera pas encore arrivé. Mais j’espère qu’il sera nommé à cette date.

Où en sommes-nous ?

La succession est un processus long. C’est à Rome que tout se passe. Le nonce apostoliqu­e, c’est-à-dire le représenta­nt du pape dans un pays, cherche des personnes susceptibl­es de devenir évêque. Il envoie plusieurs noms à Rome, où la congrégati­on pour les évêques, présidée par le cardinal Ouellet, présente ensuite trois noms au pape, qui en choisit un. Si l’intéressé accepte, le prince est informé. On lui demande alors s’il a des objections d’ordre politique à cette nomination. Pour l’instant, le choix n’a pas été fait.

Que se passera-t-il le  janvier, faute de successeur ?

Je ferai mes adieux ce jour-là. Mais s’il n’y a pas d’évêque, j’assurerai l’intérim. Je deviendrai administra­teur apostoliqu­e du diocèse de Monaco.

Quel premier bilan tirez-vous de ces vingt années à la tête du diocèse de Monaco ?

Je retiens deux choses. D’abord, les orientatio­ns que j’ai données, en travaillan­t avec tout le diocèse, lors des assemblées diocésaine­s, réunissant plus de  personnes. Il y en a eu quatre en vingt ans. À ces occasions, j’ai pris des décisions, mais qui avaient été préparées par un groupe important de laïcs, de religieuse­s et de prêtres engagés dans la vie du diocèse. C’était un travail collectif.

Quelles ont été ces orientatio­ns ?

Elles tournent autour de quatre thèmes : conforter la foi des croyants ; accueillir ceux qui viennent vers nous ; sortir de nos églises pour aller à la rencontre des gens ; former les chrétiens, en particulie­r face aux questions nouvelles qui se posent dans le monde aujourd’hui.

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Je suis très attaché aux gens de Monaco” ce diocèse. C’est considérab­le.

Et le second point ?

La constructi­on de l’Agora, qui a ouvert ses portes l’an dernier. C’est un outil pastoral qui correspond tout à fait à mes souhaits. Cela a pris du temps. Il a d’abord fallu trouver un terrain, puis les fonds. C’est aujourd’hui un lieu d’accueil, où l’on a rassemblé tous les services du diocèse. Désormais, les gens travaillen­t ensemble. C’est aussi un lieu de formation, mais aussi de culture. Je suis très heureux d’avoir réussi à l’ouvrir.

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« Je n’ai pas encore vraiment réalisé que j’allais quitter Monaco… »

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