Monaco-Matin

RENDEZ-VOUS CHEZ LES MALAWAS

- PHILIPPE DUPUY PH. D.

De James Huth (France).

Avec Christian Clavier, Michaël Youn, Ramzy Bedia. Durée :  h . Genre : comédie.

Notre avis : ★

L’histoire

Pour la spéciale Noël de son émission phare Rencontre au bout du bout du monde, Léo Poli (Pascal Elbé) emmène non pas un, mais quatre invités exceptionn­els. Est-ce vraiment une bonne idée ? Nos stars partent à la rencontre des Malawas, une des tribus les plus isolées du monde…

Notre avis

Non seulement les comédies françaises s’exportent mal, mais elles voyagent encore moins bien. Depuis Un Indien dans la ville (1994) et ses séquences amazonienn­es, toutes les tentatives pour apporter un quelconque charme exotique aux scénarios de nos comédies populaires ont été des échecs cuisants. Même Francis qu’il est le goleador du football français, mais on n’est plus à cela près (morceau de bravoure : il shoote dans des crottes de zébus qu’il prend pour des ballons locaux). En présentate­ur vedette has been de la télé qui se la joue grand reporter, Clavier fait du Clavier… Sans grande conviction. On sent bien que, comme son personnage, il voudrait être loin d’ici. Même la critique de l’humanitair­e télévisuel, qui se veut sans doute acerbe, ne prend pas : tout est attendu, pataud, gênant, pas drôle. Un mauvais sketch des Inconnus, étiré sur 1 h 30.

On a beau être reconnaiss­ant à James Huth d’avoir inscrit la capitale de la Côte d’Azur sur la carte de l’humour hexagonal avec Brice de Nice, force est de constater que, depuis, ce qu’il a fait de mieux c’est… Brice 3. Rendez vous chez les Malawas ne risque pas, hélas, de relever le niveau de sa filmograph­ie. Comme le répète quinze fois Ramzy dans le film : « C’est pas ouf ! ». Même avec toute l’indulgence due à l’esprit de Noël, on ne conseille à personne ce voyage «auboutdu bout » du comique troupier.

Un chef de gang en quête de rédemption et une prostituée prête à tout pour recouvrer sa liberté se retrouvent au coeur d’une chasse à l’homme. Ensemble, ils décident de jouer une dernière fois avec leur destin.

Notre avis

Grosse claque esthétique du Festival de Cannes , le film de Diao Yinan est évidemment reparti bredouille de la compétitio­n, alors qu’un prix de la mise en scène lui était, a minima, promis. Les mystères du palmarès cannois sont encore plus insondable­s que ceux du scénario du Lac aux oies sauvages, auquel on n’a évidemment pas tout compris (depuis Le Faucon Maltais, c’est une tradition du film noir). Ce qu’on a bien compris, par contre, c’est que le Chinois Diao Yinan, découvert avec Train de huit et l’envoûtant Black Coal, était un des nouveaux grands du cinéma asiatique dont il faut retenir le nom. Le Lac aux oies sauvages est un superbe hommage au film noir hollywoodi­en, qui cite aussi bien Orson Welles qu’Hitchcock ou Fritz Lang, dans une mise en scène héritée de Wong Kar-wai. L’immersion nocturne dans la zone de non-droit qui entoure le fameux lac aux « oies sauvages » (nom donné aux prostituée­s qui le fréquenten­t) est impression­nante. Une plongée en apnée dans les basfonds du « miracle économique » chinois…

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