Monaco-Matin

« Je recommence une vie de zéro »

- Propos recueillis par Thomas MICHEL tmichel@nicematin.fr

Trois ans après votre sacre de champion du monde de Formule , avez-vous trouvé un nouvel équilibre dans votre vie profession­nelle ?

Pas encore. Je recommence une vie de zéro et trouver un nouvel équilibre profession­nel est plus compliqué que je l’imaginais. Je peux faire tout et n’importe quoi au final… Mais je viens de faire un grand pas en décidant de faire dans la simplicité. Je veux réduire le nombre de mes projets, faire moins de choses mais les faire encore mieux, parce que c’est difficile de toucher l’excellence quand on en fait trop. Je veux surtout donner, c’est le plus important.

Donner dans quel domaine ?

Pour la planète. Je suis par exemple actionnair­e de la Formule E et j’ai créé un festival, le GreenTech Festival [village dédié aux fans autour des questions environnem­entales, ndlr] .Onl’a organisé autour de la manche de championna­t du monde à Berlin.   personnes sont venues pour cette première année, c’était un gros succès. Le prince Haakon de Norvège a notamment fait un keynote. Notre prince (Albert II) est aussi partenaire avec sa fondation et je le remercie. Par ailleurs, je suis toujours consultant à la télévision pour la F, j’ai mes activités marketing et sponsors, et je suis fier d’être ambassadeu­r de Rolex.

Et vous interviewe­z longuement des personnali­tés telles que Michael Douglas ou le patron de Hugo Boss sur votre vlog…

Sur mon temps libre, je lis beaucoup d’études sur le développem­ent personnel. C’est un peu ce que je veux amener dans mes podcasts, je veux extraire les valeurs de mes invités, qu’ils livrent leurs expérience­s aux auditeurs, dire comment ils ont réussi. C’est aussi une raison pour laquelle je suis devenu champion du monde, parce que j’ai utilisé ça pour m’améliorer, pour devenir une meilleure version de moimême. C’est bénéfique non seulement pour nous-même mais aussi pour notre entourage.

Une vraie thérapie…

Oui j’ai aussi un psychologu­e ici dans la région. J’étais à la recherche de quelqu’un il y a treize ans et j’ai trouvé ce monsieur de renommée internatio­nale. J’ai fait toute mon étude psychologi­que et philosophi­que en français pendant dix ans et je continue sur ce chemin.

Sur le blog, vous donnez aussi vos conseils aux jeunes pour devenir pilote. Il faut être passionné, déterminé, soutenu par ses proches, talentueux et, à la fin, comme toujours, il faut de l’argent et des sponsors…

Malheureus­ement oui. Mais si on est vraiment un grand talent on trouve l’argent et les sponsors. Charles Leclerc en est le meilleur exemple. C’est Nicolas Todt qui l’a pris et ensuite Ferrari.

Aidez-vous ces jeunes ?

J’ai mon équipe de karting qui a été championne du monde l’année dernière et vicechampi­onne du monde cette année. Ça marche très fort et c’est amusant de travailler avec ces jeunes incroyable­s.

Où les repérez-vous ?

C’est mon ex-chef quand je faisais du karting qui les déniche. Il fait ça tous les jours et il sait repérer les talents, il est fort pour ça.

Quel avenir pour ces jeunes ? Le kart reste la base, mais après ? Formule  ? Formule électrique ?

L’avenir reste la Formule . Maintenant le chemin est très précis, beaucoup plus qu’à mon époque, ils vont faire Formule , Formule , Formule  et enfin Formule . C’est bien mieux comme ça, c’est bien fait. , , ,  c’est le chemin. Et dès le karting, tu vois ceux qui vont réussir.

La Formule E semble trouver son public et pourrait être bénéficiai­re ces prochaines années, j’imagine que vous ne regrettez pas vos investisse­ments…

Oui je suis rentré très tôt en Formule E, c’était encore un risque à l’époque et je suis très content. Pour moi c’était clair, parce que l’électrique c’est le futur et la Formule E la plateforme où tout le monde va exposer des solutions d’avenir.

“Fan Boost”, “Mode Attack”… tout est fait pour attirer un nouveau public. Ce format de compétitio­n vous convient-il ?

Oui, l’idée est d’en faire un jeu. La difficulté pour la Formule , c’est d’avoir l’attention des jeunes, et c’est ce que la Formule E essaye de faire et je pense qu’ils réussissen­t bien. C’est sympa, ça met un peu de vie là-dedans.

Vous auriez pu être tenté ?

Moi, c’était vraiment fini. Le chapitre est totalement fermé.

Et l’électrique au quotidien ?

Je suis client

Mobee à Monaco. Un peu moins en ce moment mais c’était ma manière de me déplacer ces derniers mois.

Quels projets environnem­entaux menez-vous à Monaco ou ailleurs ?

J’ai mon festival et ma boîte d’ingénierie en Allemagne qui développe ma voiture électrique. Et beaucoup d’autres investisse­ments dans le domaine des véhicules électrique­s. C’est mon père qui a initié cette société d’ingénierie et je l’ai reprise il y a trois ans. Mais à son époque ce n’était pas électrique, il fournissai­t un service en réponse à un besoin et, là, le besoin c’est l’électrique.

Quelle relation entretenez-vous avec le prince Albert II depuis votre retrait de la Formule  ?

Le prince je le remercie, il me soutient beaucoup dans mes projets. J’essaye aussi de le soutenir comme je peux pour les choses qui lui tiennent à coeur. J’étais au salon Ever par exemple. On est chanceux parce qu’on a un prince supervisio­nnaire.

‘‘ J’ai un psychologu­e ici dans la région ”

‘‘ L’avenir reste la Formule  ”

Vous partagez la même vision ?

Oui, celle d’un futur meilleur. Après, c’est un peu différent parce qu’il est plus sur les océans, par exemple, et moi sur la technologi­e.

Vous venez également de lancer « Drivin’ With Nico », en quoi consiste ce projet ?

Ça, c’est ma passion. J’adore les voitures classiques autant que les super-cars, le passé comme le futur, et j’ai cherché à combiner ça avec mon premier Classic Tour. On a fait ça sur le circuit du PaulRicard. Ce que les participan­ts ont apprécié le plus c’est la Honda NSX. Il ne faut pas la sous-estimer. Une fois qu’on est dedans, l’hybride a une puissance de folie. C’est comme un karting, la conduite est très bonne.

On s’est beaucoup amusé ! La deuxième journée, chacun avait sa propre voiture classique et on a fait un tour dans les montagnes de l’arrière-pays. On a fait le col de Braus et le Turini, c’était une expérience très belle.

 ?? (Photo Bernard Asset) ?? Sur le circuit Paul Ricard, pour les  ans de la Honda NSX.
(Photo Bernard Asset) Sur le circuit Paul Ricard, pour les  ans de la Honda NSX.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco