Monaco-Matin

« Ici, on refait tout »

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Les rames ont douze ans. Douze années de circulatio­n, d’entretien, de réparation­s en tous genres. Douze ans à parcourir les quelque 11 km de la ligne 1, depuis son terminus à Las Planas jusqu’au quartier Pasteur. Avec, à son bord, des milliers d’usagers quotidiens. Forcément, tout cela, ça use. Mais la volonté de la régie Ligne d’azur (RLA) est de faire en sorte que le poids des années ne se voit pas trop.

« Nos rames ont quasiment douze ans, elles ont vieilli mais on veut garder une qualité intérieure et extérieure, assure le responsabl­e maintenanc­e, Thierry Lauro. Des fois, on peut arrêter une rame une semaine pour une rénovation totale. » Sur un nombre de vingthuit (quinze longues et treize courtes), vingt-quatre circulent tous les jours. Une reste en réserve « prête à sortir » et trois sont en maintenanc­e « curative ».

« Une à deux heures par rame chaque soir » Chaque soir, à partir de 19 h 30, les rames commencent à rentrer au garage. Direction le remisage avec un passage obligé par la station de lavage. Puis, l’équipe de nettoyage passe la serpillièr­e, nettoie les vitres, les parois intérieure­s, les barres, etc. après avoir aspiré « toutes les saletés en quelques dizaines de secondes » grâce à un aspirateur géant qui se colle à la porte d’entrée située à l’avant.

« C’est une à deux heures par rame chaque soir, évalue Thierry Lauro. L’équipe de lavage de nuit relève tout ce qui est abîmé. En fonction, soit on peut laisser la rame circuler comme ça, soit on répare. »

« Une aile coupée en quatre, ce n’est pas un problème ! » Des réparation­s assurées par l’équipe « matériel roulant » qui vont du changement d’un siège – « au dépôt de Drap, on a une sellerie pour remettre en état les tissus brûlés, lacérés et abîmés » –à celui d’un néon ou du film antigraffi­ti, d’un coup de peinture au remplaceme­nt d’une vitre, d’une aile, etc. « Les pièces sont refaites ici, on a fait des moules et on refait le polyester, précise le responsabl­e maintenanc­e. Une aile commandée au constructe­ur [Alstom], ça coûte cher (2 000 euros) et il faut un mois, voire un mois et demi, pour la recevoir. De le faire en interne, ça réduit le temps de production et le budget. »

« Ici, on refait tout, appuie Michel Barreli, carrossier opérateur à RLA depuis quinze ans. C’est un travail d’orfèvre. Le tram est un assemblage, encore plus qu’une voiture. Tout se démonte et se change. » Avec, comme objectif, « qu’une rame reparte le plus vite possible. C’est pour ça que toutes les pièces sont amovibles », justifie-t-il.

Une aile à réparer sera alors remplacée par une neuve pour permettre au véhicule de repartir tout de suite et aux carrossier­s de procéder à la réparation de la pièce. « Une aile coupée en deux, en quatre, ce n’est pas un problème, on refait ! Tout est faisable, lance Michel Barreli. C’est notre corps de métier. On a fait de gros chocs, c’était nouveau et on s’est bien adapté. »

Ces procédés ont été calqués du centre de maintenanc­e de la ligne 1 vers celui de la 2. Même s’il y a « une quinzaine d’années d’écart de technologi­e entre les deux », rappelle Thierry Lauro dont les technicien­s, tous polyvalent­s, sont « en formation continue » pour être toujours à la pointe.

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