Monaco-Matin

« Sur un accident, on veut récupérer tous les morceaux »

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« Quand on arrive sur un accident, on veut récupérer tous les morceaux. On prend, on les ramène au centre de maintenanc­e et on refait le puzzle pour éviter d’avoir à refaire toute la pièce. » Thierry Lauro, responsabl­e de la maintenanc­e à la régie Ligne d’azur (RLA), revient sur la procédure type en cas d’accident de la circulatio­n du tram. Des incidents qui, même s’ils semblent fréquents, seraient en dessous de la moyenne nationale selon la Métropole Nice-Côte d’Azur (lire cidessous). « C’est cyclique », tente de justifier le directeur d’exploitati­on, Christophe Kaminski, face à l’impression d’accidents en nombre ces tempsci.

L’un des derniers en date, dimanche 13 octobre, a été impression­nant puisque le tram, percuté par une voiture, a déraillé, avenue de la République. « Plus la rame est prise devant, plus il y a de porte-à-faux, ce qui facilite le dérailleme­nt. C’est arrivé trois fois en douze ans, confie le responsabl­e maintenanc­e de la régie, Thierry Lauro. Quand on a un dérailleme­nt, on regarde la carrosseri­e, les roues – notamment le bogie porteur –, la structure et la mécanique. Là, il y a eu un long travail à faire sur cette partie, des pièces ont été changées. »

« Limiter le temps d’immobilisa­tion »

Lorsqu’un accident avec un autre véhicule se produit, une première équipe de RLA est déployée sur place afin de faire le point sur la situation. Puis, en fonction du choc, l’équipe de maintenanc­e est appelée. « Lorsqu’on arrive, la rame est inerte, éteinte, détaille Thierry Lauro. On fait une étude afin de limiter le temps d’immobilisa­tion et éviter d’avoir plus de dégâts. Quand ça se passe bien, en une demi-heure c’est réglé. Lors d’un dérailleme­nt, on essaie de repartir en arrière pour reprendre le sillage fait dans le goudron. »

« Reprofiler » le rail

Mais le cas du 13 octobre a été plus complexe. Si le tram a d’abord repris sans problème sa trajectoir­e, il a fini par buter contre le rail se souvient Thierry Lauro, sur place. Impossible de passer. Il a alors fallu sortir le matériel de « réenraille­ment » « développé avec Alstom [constructe­ur] ». «Ona mis environ une heure et demie en laissant des tronçons de tramway actifs pour limiter l’impact sur les usagers, assure-t-il. D’autant que le goudron était bien abîmé puisqu’il s’était relevé. L’équipe voirie de la Métropole a dû venir réparer. » À ce moment-là, le tramway était déjà reparti, à vide, direction le centre de maintenanc­e de Las Planas. « Le lendemain, Michel [Barreli, carrossier opérateur, lire page ci-contre] s’en est occupé. » Mécanique, carrosseri­e, roulements. En deux jours, la rame était de nouveau sur les rails. Comme neuve. Lors de chocs de moindre importance, la pièce abîmée est remplacée pour être réparée : « Dans les deux heures, la rame peut ressortir », assure-t-on. À l’endroit du dérailleme­nt, les rails ont dû être « reprofilés ». «Lerailaété abîmé, le moulage a été provisoire, informe Thierry Lauro. Une entreprise extérieure va venir passer une machine pour le reprofiler. »

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(Photo J. -F. O.) Dimanche  octobre, le tramway, percuté par une voiture à l’angle de l’avenue de la République et la rue Caissotti, a déraillé. Entraînant de longues perturbati­ons sur le réseau.

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