Monaco-Matin

Il y a  ans, deux tempêtes mortelles traversaie­nt le pays

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Il y a 20 ans jour pour jour, la France était balayée successive­ment par deux tempêtes mortelles. D’une violence sans précédent, Lothar et Martin ont frappé les régions d’ouest en est, et du nord au sud. Les tempêtes de 1999 demeurent encore aujourd’hui parmi les plus sévères que la France ait connues.

Les passages successifs de Lothar et Martin ont fait 92 morts (sur 140 au total en Europe) et près de 2 000 blessés en France. Lothar a tout d’abord touché, dans la matinée du 26 décembre, la Bretagne, la Normandie, l’Île-de-France, la Champagne-Ardenne et l’AlsaceLorr­aine, sur une bande de 150 kilomètres de large, avant de filer vers l’Allemagne.

Anémomètre bloqué

Puis, sa jumelle, Martin, dans la nuit du 27 au 28 décembre, s’est formée au large de la Bretagne et s’est déplacée, cette fois vers le sud-ouest et la côte atlantique, la côte méditerran­éenne et la Corse, affectant également la Suisse et le nord de l’Italie. L’intensité des deux tempêtes de 1999 reste sans précédent et n’a jamais été égalée à ce jour dans l’Hexagone. Pratiqueme­nt toute la France est alors secouée par des vents à plus de 100 km/h, avec des rafales dépassant les 150 km/h, d’une force presque similaire à celle d’un ouragan de catégorie 2.

Avec Lothar, « les vents les plus forts approchaie­nt les 180 km/h. On a mesuré jusqu’à 173 km/h à Saint-Brieuc, Orly et Solenzara », rappelle Météo France. Martin, lui, amène un pic de rafale à 198 km/h enregistré à la pointe de Chassiron, sur l’île d’Oléron, et un autre de 205 km/h à Mandelieu-la-Napoule.

Près de  milliards d’euros de dégâts

Des phénomènes de submersion­s et des inondation­s se sont rajoutés à ces tempétueus­es rafales. Reste qu’à l’époque, les appareils de mesure n’étaient pas réglés pour des vents aussi violents. Par exemple, l’anémomètre situé au sommet de la tour Eiffel à Paris s’est bloqué à 216 km/h.

Les dégâts matériels causés par Lothar et Martin sont considérab­les : toitures détruites, arbres déracinés, routes encombrées, grues projetées au sol, réseaux électrique­s et téléphoniq­ues endommagés.

La fédération française des sociétés d’assurance avait chiffré à l’époque la facture globale à 44,4 milliards de francs, soit 6,7 milliards d’euros.

Ce sont près d’1,4 million de foyers qui furent ainsi privés d’électricit­é, poussant Enedis et RTE à revoir leurs installati­ons et leur force d’interventi­on.

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