Monaco-Matin

Brexit Johnson au pas de charge

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Le 16 DÉCEMBRE, fort de son écrasante majorité au Parlement britanniqu­e (365 sièges sur 650), Boris Johnson, arrivé au 10, Downing Street le 24 juillet, a appuyé sur l’accélérate­ur du Brexit. Le projet d’accord a été présenté aux députés qui l’ont adopté, le 20 décembre, par 358 voix pour et 234 contre en seconde lecture. Ce véritable soutien parlementa­ire au Premier ministre ouvre ainsi la voie à une sortie du RoyaumeUni de l’Union européenne au 31 janvier 2020. Le processus législatif va se poursuivre après les fêtes, le gouverneme­nt tablant sur une adoption finale le 9 janvier. Après l’assentimen­t de la reine, il ne restera alors plus qu’au Parlement européen à le ratifier.

En effet, une fois le volet politique du Brexit finalement fermé – après trois ans de psychodram­e, de reports et de rebondisse­ments divers et variés – un autre volet, tout aussi sensible, s’ouvrira : la négociatio­n de l’accord commercial avec l’UE (Union européenne). Ce sera la période dite de « transition post-Brexit », qui doit s’achever théoriquem­ent le 31 décembre 2020, date butoir des négociatio­ns avec Bruxelles.

Des négociatio­ns qui promettent d’être difficiles, l’UE et le Royaume-Uni s’étaient déjà mis d’accord pour permettre une prolongati­on, pouvant aller jusqu’à deux ans.

Europhiles inquiets Pendant cette période, les Britanniqu­es continuero­nt d’appliquer les règles européenne­s et d’en bénéficier « Ce sera sacrément difficile de conclure et ratifier un accord en 11 mois » , a estimé un diplomate européen. «Si le Royaume-Uni limite prématurém­ent ses options et marche comme un somnambule vers un no-deal fin 2020 dont personne ne veut, l’UE se tiendra prête pour en amortir les effets sur ses États membres », a-t-il ajouté.

Cette nouvelle échéance, avec l’éventualit­é d’un nodeal, a aussitôt fait chuter la livre. Elle a aussi de quoi inquiéter les europhiles, quelques jours après que Boris Johnson se fut posé en rassembleu­r d’un pays meurtri par ses divisions sur le Brexit, adopté avec 52 % des voix en 2016.

Pour Sam Lowe, du groupe de réflexion Centre for European Reform (CER), il pourrait s’agir d’une posture. Pour parvenir si rapidement à un accord, « le RoyaumeUni devra accepter la plupart des demandes de l’UE. Politiquem­ent, Johnson ne peut faire de concession­s sans mener bataille d’abord », a-til tweeté. Boris Johnson souhaite un accord de libreéchan­ge inspiré de celui conclu entre l’UE et le Canada, selon son porte-parole, soulignant une volonté commune de se diriger vers un modèle sans droits de douane ni quotas.

Les règles de l’OMC par défaut

À défaut d’accord commercial, les relations économique­s entre Bruxelles et Londres seraient régies par les règles de l’Organisati­on mondiale du commerce (OMC), bien moins avantageus­es, car elles fixent des droits de douane pour les marchandis­es.

« Les entreprise­s en ont assez de l’incertitud­e et partagent l’ambition du Premier ministre de conclure rapidement un accord commercial avec l’UE », a réagi Carolyn Fairbairn, directrice générale de la principale organisati­on patronale britanniqu­e (CBI).

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(Photo AFP)
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(Photo AFP)

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