Monaco-Matin

Les représenta­nts des cultes unis contre la haine

Des représenta­nts de divers cultes ont participé hier à l’allumage oecuméniqu­e des bougies, dans le cadre de la 5e soirée « Musique et Lumière », appelant à repousser obscurité et obscuranti­sme

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Rares sont les moments où les représenta­nts des religions du Livre se retrouvent. Soucieux de délivrer un même message d’espoir et de paix. À Menton, pourtant, c’est devenu une habitude – sinon un rituel – au moment de la fête juive de Hanoucca. Dans le cadre des soirées « Musique et Lumière » organisées par l’associatio­n Pax Medicalis et la communauté israélite de Menton. Et chaque année, des personnali­tés de renom, issues de diverses religions, font le déplacemen­t. Hier, le grand rabbin de France – Haïm Korsia – et le Président de la Fondation de l’Islam de France

– Ghaleb Bencheick – étaient ainsi les invités d’honneur.

Posté au niveau de la Hanoukia, l’imposant chandelier à neuf branches, le responsabl­e de la communauté juive de Menton, Daniel Bensoussan, introduit la cérémonie. « C’est un moment qui me semble essentiel, alors que le vivre-ensemble est mis à mal. Entre le terrorisme, l’antisémiti­sme, les attaques aux fondements de la République, le complotism­e… L’unité est indispensa­ble pour combattre la haine qui gangrène notre société », souligne-t-il. Désireux d’offrir aux participan­ts de toutes confession­s une « parenthèse heureuse et rare ». De leur proposer « d’autres voies pour réenchante­r le monde ». Car, comme Martine Ouaknine, adjointe au maire de Nice, le mentionne : « Hanoucca nous rappelle la lutte des lumières contre les ténèbres. Et nous appelle à la vigilance, à la persévéran­ce. Hanoucca montre que rien n’est jamais perdu. Dans le temps de détresse que nous vivons, il est la promesse du miracle de la main tendue, du don de soi, du partage », clame-t-elle. Avant de tendre le micro au maire de Menton, JeanClaude inter-religieux. Guibal. Attaché à ce rendezvous « Nous assistons aux prémices d’un monde plus abstrait et détaché de ce qu’est l’être humain. Si ce monde-là advient, je ferai tout pour que la fraternité et la tendresse continuent à être une priorité », glisse-t-il. Tandis que son Colette épouse, Giudiccell­i, la sénatrice

‘‘ La lumière contre les ténèbres ”

insiste sur l’importance de se retrouver pour de tels instants. Et de dire que la vie est belle. Malgré tout. « Les lumières nous disent qu’il faut avoir confiance, l’histoire n’est pas finie », complète le grand rabbin. Heureux de citer Apollinair­e : «Jamais les crépuscule­s ne vaincront les aurores/Étonnons-nous des soirs mais vivons les matins. » Lui succède Ghaleb Bencheick qui cite, lui, un verset de la Sourate de la Lumière, évoquant une « résonance entre les spirituali­tés ». Puis le frère Marie Pâques, pour qui la Bible « rappelle avec force que nous sommes faits pour aimer ; cela signifie que nous voulons le bien et le bonheur des autres ». Et le pasteur de Menton, Richard Cadoux. « Je suis chrétien, protestant, réformé, mais je me nourris des écritures hébraïques », assure-til. Évoquant une lettre du pasteur Boegner adressée, en 1941, au grand rabbin de l’époque : « Entre vos communauté­s et les églises de la Réforme existe un lien que les hommes ne peuvent briser… » Le mot de la fin est à Daniel Bensoussan, qui convoque un poète soufi : « Les lampes sont différente­s mais la lumière est la même ». Avant que l’assemblée n’entonne une fougueuse Marseillai­se. Et n’aille voir la jeune chanteuse Sarina pour écouter sa voix – divine.

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Les Mentonnais sont venus nombreux assister à l’allumage des neuf branches du chandelier.
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