Monaco-Matin

CETTE FOIS, ILS N’ONT PAS FAIT LE POIDS...

Après le magnifique match nul (3-3) au Parc des Princes dimanche, tout le monde attendait l’acte II de Monaco-PSG. Hélas, les Monégasque­s n’ont pas pesé bien lourd, hier soir, face au PSG. La première défaite (1-4) de Robert Moreno fait mal. Terrible reto

- MATHIEU FAURE

La marche était trop haute. Trois jours après l’immense prestation du Parc des Princes (3-3), les Monégasque­s n’avaient plus assez d’essence dans le moteur pour en remettre une deuxième couche et face à un PSG bien plus appliqué, la note finale est corsée : 4-1 pour les champions de France. Sans doute vexés par les critiques qui ont accompagné leur prestation dominicale, les Francilien­s ont haussé leur niveau de jeu au LouisII et les Monégasque­s n’ont jamais pu suivre le rythme.

D’autant que Robert Moreno avait pris le risque de reconduire le même onze de départ pour la troisième fois de suite. Et pour certains – Cesc Fabregas le premier – il semble difficile de jouer tous les trois jours, surtout ce genre de rencontre. C’était audacieux de la part de Moreno, il faut au moins lui concéder ça, de s’appuyer sur l’équipe qui avait tenu tête au PSG dimanche soir. Cela montre que le coach hispanique est sûr de sa force et peu importe l’adversité. L’ancien adjoint de Luis Enrique ne s’est jamais caché sur ce qu’il voulait faire : dicter sa loi. Mais pour ce faire, il faut du jus, de l’intensité, de la densité. Amoché, Monaco a baissé le curseur dans beaucoup de secteurs : l’intensité, les duels, la précision des passes et des contrôles. Mais la différence de niveau s’est surtout observée dans le pressing, moins efficient, de la part du bloc équipe. Dimanche, les Monégasque­s avaient mené un travail de harcèlemen­t assez haut sur le terrain, notamment sur Neymar, ce qui n’a jamais été le cas, hier. Du coup, le numéro 10 parisien s’est souvent retrouvé en un contre un. Et quand le Brésilien est en forme, il danse sur tout le monde.

 buts encaissés en deux matches

Monaco n’était pas dans un grand soir et ça s’est vu. Ben Yedder perdait le ballon plus vite, Golovin ne gagnait pas ses duels, Keita Balde jouait moins bien la profondeur, Glik et Maripan semblaient plus lents, etc. Tout ça mis bout à bout, surtout face à un meilleur PSG, la messe était dite. D’autant que l’arbitrage – sans être non plus scandaleux – n’a pas été d’une grande aide aux Monégasque­s. Au coup d’envoi, Monaco pouvait espérer se rapprocher de Rennes, 3e, en cas de succès mais la victoire des Bretons à Nîmes a rappelé le Rocher à la dure réalité : l’ASM est neuvième à sept points du podium. Rien n’est perdu, surtout pour une équipe qui reprend à peine son élan psychologi­que, mais cette première défaite de Robert Moreno va sans doute ramener tout le monde un peu sur terre. Cette équipe a un immense potentiel – personne n’en a jamais douté – mais elle doit composer avec des lacunes rédhibitoi­res notamment dans sa propension à prendre trop de buts. En deux matches, elle vient d’en prendre sept face au PSG et affiche 33 buts encaissés en 20 matches. Mais tout n’est pas à jeter, Benjamin Lecomte a confirmé qu’il avait la carrure pour être le n°1 dans les buts, Benjamin Henrichs est peutêtre la solution idoine à droite et le schéma en 4-3-3 semble avoir un avenir. Mais un garçon comme Cesc Fabregas, tout aussi talentueux avec le ballon, peut-il espérer durer avec si peu de volume ? On attendait de voir cette double confrontat­ion face au PSG pour juger la philosophi­e de Moreno.

On a vu des bonnes choses, de l’envie, de l’audace mais aussi un manque de condition physique et une culture défensive encore déficiente. Voilà les axes de travail pour les prochaines semaines car la Ligue 1 reprendra vite ses droits avec la venue de Strasbourg, dans dix jours, histoire de recoller à l’objectif initial : terminer sur le podium.

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Ben Yedder : les matchs se suivent mais ne se ressemblen­t pas.
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