Aéroport : , millions de passagers et un plan vert
Le trafic a encore augmenté de 4,6 % en 2019. Toute l’infrastructure au sol, donc hors avions, veut atteindre la neutralité en 2030 avec zéro émission de gaz à effet de serre
Toujours en croissance ! La fréquentation de l’aéroport de Nice a enregistré une nouvelle hausse de 4,6 % au cours de l’année 2019. Le président du directoire des aéroports de la Côte d’Azur a avancé hier matin, lors d’une conférence de presse, le chiffre de 14 485 000 passagers, hors aviation d’affaires. Contre 13,8 millions de passagers en 2018. « Cette progression est réalisée avec une hausse des mouvements d’appareils de 1,8 % seulement, car le taux moyen de remplissage des avions est passé de 82 passagers à 130. On observe d’ailleurs cette constante depuis dix ans : la fréquentation progresse quatre fois plus vite que les mouvements des avions », relativise Dominique Thillaud.
Objectif : progression de %
Le débat actuel sur les émissions de CO2, activé par le projet d’extension de 25 211 m2 du terminal 2 oriente évidemment le discours. D’où le rappel de Dominique Thillaud : «Les évolutions de la flotte des appareils ont permis d’abaisser le niveau des émissions de 20 % en cinq ans. La baisse de la consommation de carburant atteint actuellement un niveau de 30 % sur les avions modernes. » Adossé au projet d’agrandissement entré dans une phase active depuis que le préfet a accordé, le 20 décembre, le permis de construire, le président du directoire maintient un objectif de progression, tablant «sur une croissance de même ordre pour l’année 2020 ». Soit un objectif de 15 millions de passagers à la fin de l’année.
Mais on note cependant une évolution de la vitrine de l’aéroport. Les records de fréquentation s’estompent derrière le développement durable et la réduction des gaz à effet de serre, les thèmes d’ailleurs principaux de la conférence de presse d’hier. En déroulant ce plan de bataille, Dominique Thillaud a insisté : «Il s’agit d’actions concrètes, pas de promesses. Nous avions signé l’engagement net zéro émission pour 2050, c’est-à-dire aucune émission de gaz à effet de serre avec donc la disparition de la compensation carbone grâce à laquelle Nice est neutre depuis 2018. Nous voulons désormais parvenir au zéro net pour 2030 au plus tard ». Avec donc vingt ans d’avance sur le calendrier. Cet engagement concerne uniquement la plateforme aéroportuaire, sa consommation énergétique, ses véhicules et ses machines mais ne tient pas compte du trafic aérien.
millions d’euros investis
Le président du directoire de la Société des aéroports de la Côte d’Azur a distingué hier le meilleur élève du groupe. Ce sera
Saint-Tropez-La Môle, le premier à atteindre le zéro neutre en 2020 en raison de sa taille. «Ceseraun petit laboratoire, résume Dominique Thillaud. Le délai sera plus important pour Cannes et Nice. Nous travaillerons en parfaite transparence et en publiant un suivi trimestriel. » Nice a donc prévu, au sol, une série d’actions internes qui vont nécessiter environ 20 millions d’euros d’investissements (voir encadré). Cet engagement s’accompagnera d’un autre volet, incitatif cette fois, dirigé vers les compagnies aériennes et destiné à limiter les polluants. Les opposants au projet d’extension n’avaient pas manqué de souligner que la principale source de gaz à effet de serre, qu’ils estimaient pour 2019 à 156 000 tonnes par an, provient des avions en vol.
Le président du directoire a dédaigné une baisse des taxes aéroportuaires pour les compagnies aériennes aux flottes modernes et vertueuses mais aussi une poursuite du programme neutralité carbone après 2030. Il s’agira alors des mesures permettant l’absorption du CO2 produit par l’activité aérienne à proximité de l’aéroport. Pour Nice, le curseur est placé sur 60 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone.