Monaco-Matin

SNCF : « la grève n’a que trop duré » affirme Philippe

Hier, à l’issue du séminaire gouverneme­ntal, le Premier ministre est revenu sur la mobilisati­on qui persiste vis-à-vis de la réforme des retraites, et espère tourner la page

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Les grévistes engagés contre la réforme des retraites ont achevé, hier, leur sixième semaine de mobilisati­on. Une journée marquée par de nouvelles actions, une réunion de l’intersyndi­cale et un séminaire avec lequel le gouverneme­nt veut montrer qu’il tourne la page.

Ports, métros, trains, raffinerie­s, Banque de France, avocats... La mobilisati­on se poursuivai­t, hier, à son quarante-deuxième jour et à la veille d’une nouvelle journée d’actions interprofe­ssionnelle où des manifestat­ions seront organisées partout en France à l’appel de l’intersyndi­cale CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires et FSU. Parallèlem­ent, le gouverneme­nt, qui a modifié, mardi, son projet de loi retraites pour y intégrer le principe d’une « conférence de financemen­t » chargée d’ici fin avril de trouver les moyens de garantir l’équilibre financier du système en 2027, s’est réuni en séminaire dans la foulée du Conseil des ministres.

Grève « sans issue »

A son issue, le Premier ministre Édouard Philippe a jugé que la grève à la SNCF et à la RATP était « sans issue » et n’avait « que trop duré » .Ildevait recevoir dans l’après-midi les dirigeants des deux entreprise­s publiques pour faire le point sur « le dialogue social et la reprise du travail ». L’exécutif a répondu à la demande des syndicats réformiste­s CFDT, Unsa et CFTC en acceptant de supprimer l’instaurati­on dès 2022 d’un âge pivot (ou « âge d’équilibre ») qui devait atteindre graduellem­ent 64 ans en 2027 et être assorti d’un bonus-malus. Il espère avoir ainsi « clos un chapitre important de la réforme des retraites », assure un conseiller. Il a publié à l’issue du séminaire un calendrier des principaux chantiers des prochains mois. Parmi eux, le trajet du projet de loi retraites au Parlement devrait prendre temps et énergie à partir du 17 février. Déjà, le cadre de l’examen du texte est critiqué par les opposition­s de gauche et de droite.

Le Medef a de son côté demandé, hier, au gouverneme­nt « tous les chiffrages relatifs aux retraites » avant de participer à la conférence de financemen­t, qui doit commencer fin janvier. Cependant si la mobilisati­on baisse, le mouvement reste majoritair­ement soutenu par l’opinion publique. Selon un sondage Elabe publié mercredi pour BFMTV, 47 % (-6 par rapport au 5 janvier) des Français approuvent la mobilisati­on, et 40 % (+2) la désapprouv­ent.

Sept ports « à l’arrêt »

Outre les transports, la mobilisati­on se poursuivai­t, hier, dans d’autres secteurs. La grève continuait dans les sept grands ports maritimes français (Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille), à l’appel de la CGT. « Ces ports sont à l’arrêt » depuis hier, à l’exception de la zone de manutentio­n à Dunkerque, a indiqué Tony Hautbois, secrétaire général de la CGT des ports et docks. A Marseille, un millier de passagers à destinatio­n d’Alger n’ont pas pu monter à bord de leur ferry, en raison de ces blocages.

Gain de cause pour les avocats ?

Des agents de sécurité de la Banque de France et des opérateurs chargés du tri des billets étaient aussi en grève au centre fiduciaire de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et à la papeterie de Vic-Le-Comte (Puy-de-Dôme). De leur côté, les avocats, qui multiplien­t les actions symbolique­s, ont obtenu du gouverneme­nt le maintien d’« une caisse propre à leur profession », mais cet aménagemen­t ne satisfait pas le Conseil national des barreaux.

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