Monaco-Matin

Les  maires de la Roya de nouveau au tribunal

- A.R.

Si l’adresse du tribunal administra­tif de Nice n’avait pas changé entre-temps, l’image aurait été la même qu’en novembre 2017 : les maires des cinq communes de la Roya et leurs conseiller­s main dans la main devant la vénérable juridictio­n pour défendre « leur » arrêté anti poids lourds. Mais contrairem­ent au jugement portant sur la forme de la mesure, aucun représenta­nt de la préfecture n’a pointé le bout de son nez, hier. Les relations entre les services de l’État et les élus s’étant depuis apaisées sur le sujet.

Gain de cause déjà obtenu fin 

Opposés aux transporte­urs italiens, réunis au sein du groupement Astra Cuneo – qui invoquait un rallongeme­nt des durées de trajet et un manque à gagner –, les élus avaient une première fois obtenu gain de cause fin 2017. L’ordonnance rendue par le tribunal administra­tif déboutait en effet les plaignants, stipulant que « les maires ont pris une mesure de police qui est destinée à protéger à la fois les population­s et les infrastruc­tures routières d’une circulatio­n importante de poids lourds à destinatio­n de l’Italie, tout en rappelant l’existence d’un itinéraire raisonnabl­e de substituti­on ».

Les élus n’attendaien­t plus que la tenue d’un deuxième jugement – portant sur le fond de l’arrêté, cette fois-ci – pour avoir la certitude qu’il ne serait pas suspendu. En dépit des plaintes récurrente­s exprimées par les voisins transalpin­s. Dernière en date : celle du patron de la province de Cuneo (également maire de la ville éponyme) qui justifiait sa demande de retrait de l’arrêté, en décembre 2019, par des problèmes rencontrés sur les infrastruc­tures routières de sa région. Il s’était alors vu opposer un refus net et sans bavure des cinq maires de la Roya. Qui ont de nouveau fait savoir qu’ils ne lâcheraien­t rien, hier, par l’entremise de leur avocat et de celui du Départemen­t. Collectivi­té qui, suite au premier jugement, avait pris le même arrêté interdisan­t aux camions de plus de 19 tonnes de circuler sur l’ensemble de la RD6204. Présente au tribunal administra­tif, la conseillèr­e régionale (et conseillèr­e municipale de Breil) Laurence Boetti-Forestier a tenu à rappeler que « cet arrêté doit nécessaire­ment être maintenu pour améliorer la sécurité de tous et préserver notre environnem­ent en limitant la pollution de l’air ». Acclamé par ses administré­s sur les réseaux sociaux, le maire de Breil, André Ipert (premier à avoir pris l’arrêté aux côtés du maire de Fontan) évoque quant à lui un « très bon rapport du Rapporteur public rejetant les requêtes des syndicats des transporte­urs italiens et français ».

Et si le délibéré de l’audience ne sera vraisembla­blement connu que d’ici quinze jours, élus et habitants ont de moins en moins de doute sur l’issue positive de leur combat. Les petits David royasques sont près de l’emporter – une nouvelle fois – contre Goliath. Victoire par... l’union.

 ?? (DR) ?? Maires et conseiller­s municipaux ont de nouveau défendu leur arrêté.
(DR) Maires et conseiller­s municipaux ont de nouveau défendu leur arrêté.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco