Bâtiment et travaux publics : salariés embauchés l’an dernier
Le secteur du bâtiment et des travaux publics s’apprête à traverser cette année électorale « sans surchauffe » avec parmi ses objectifs « l’amélioration des marges et la préparation des mutations dans nos métiers ». Le président de la Fédération du BTP06 l’a clairement annoncé lors d’une conférence de presse, à quelques minutes de la traditionnelle cérémonie des voeux qui rassemblait, lundi soir, toute la profession au siège départemental de Nice-La Plaine. « C'est une année de stabilisation, d'où une certaine sérénité. Cela nous permettra de parfaire l'organisation de nos entreprises et de réfléchir aux évolutions, par exemple dans le domaine du digital », a ajouté Laure Carladous, qui a fixé l'axe de 2020 en compagnie de Pierre
Mario, vice-président et Lionel Dolciani, secrétaire. C'était l'occasion de balayer les thèmes essentiels.
. Marges et emploi
« Les prix trop bas fragilisent nos entreprises », les dirigeants de la fédération enfoncent toujours le clou en insistant sur « la différence entre la hausse appliquée par le BTP et la réalité des coûts qui atteint désormais 2%» , a insisté Laure Carladous. D'où le grignotage des marges nettes qui se limitent à une fourchette allant de 1,5 % à 2 %.
Autre point sous surveillance : les marchés où apparaissent des offres qualifiées « d'anormalement basses ». La fédération n'accuse pas les mieux-disants mais enregistre toutefois «des non-conformités, des délais qui s'allongent ». Le BTP confronté à la concurrence d'entreprises extérieures au département sur les chantiers importants a aussi ciblé des mesures jugées « déloyales » et rendues possibles par le détachement des salariés. Le bâtiment a toujours largement recours à l’intérim : 20 à 22 % de ses salariés. Le chiffre total en effectifs atteint désormais 23 000 : l'activité a permis la création de 700 emplois directs en 2019.
. Le logement freine, les bureaux résistent
La stabilisation est déjà effective pour les logements neufs où la baisse est de 0,5 %. Le segment de la rénovation qui intéresse au plus haut point le BTP et tous les artisans n'a pas proliféré en 2019. Il est qualifié « d'atone » à + 0,5 %. Laure Carladous a mis en cause les changements rapides des dispositifs fiscaux incitatifs. «Lastabilité c'est vital ! Les entreprises ont besoin de visibilité pour investir, former et maintenir l'emploi. Et les mesures doivent rester lisibles afin de ne pas décourager les particuliers ». La fédération veut donc devenir « une force de proposition » en intervenant auprès du gouvernement. Le fort potentiel du marché de la reconstruction des bâtiments anciens, des friches, a été également évoqué. Mais pour l’heure, seul un secteur caracole en tête (+3 % en 2019) : le non résidentiel, essentiellement les bureaux qui ont gagné 300 000 m2.
. Commande publique et élections
Avec 253 euros dépensés en 2018 par les collectivités et par habitant, la commande publique demeure la locomotive du BTP. Et la fédération ne redoute pas une pause néfaste dans les investissements. « Nous attendons les arbitrages des futurs maires qui auront à coeur de maintenir l'attractivité de notre territoire pour le tourisme et l'industrie » ,a prudemment glissé Pierre Mario. Le secteur compte sur les nouveaux marchés développés autour des préoccupations environnementales et des équipements qu’il faudra alors réaliser.