Il crache sur les policiers puis les « massacre »
Le 31 août dernier, vers 7 h 30, des policiers en patrouille aperçoivent un individu allongé en terrasse d’un établissement fermé du port Hercule, avec les pieds sur la table. Les agents réveillent le dormeur. Il devient aussitôt agressif. Attentionnés, les fonctionnaires le rassurent et essaient de dissiper ses peurs et inquiétudes : ils sont là pour l’aider en cas de malaise ostensible ou autre problème de santé.
Mais le personnage devient vite d’une humeur belliqueuse. Comme le prévenu est absent le jour de son procès, devant le tribunal correctionnel, le président Jérôme Fougeras Lavergnolle décrit dans ses propos une véritable furie. « Il crache. Il est surtout menaçant, injurieux, violent ». Le bougre se débat tellement que « les policiers sont obligés de le maîtriser car il est alcoolisé avec un taux de 0,88 mg/l ». L’atrabilaire est aussitôt dirigé vers le CHPG « où praticiens et infirmières se font copieusement invectiver à leur tour ».
« Pas eu une bribe de remords »
Entendu par la suite, ce cuisinier italien de 28 ans ne se souvient plus de rien. Sa mémoire a été vidée de toutes brutalités possibles sous l’excès de boissons. Il assure même n’avoir aucun problème avec les forces de l’ordre. Mais les policiers blessés réclament réparation à l’audience. Un brigadier annonce la somme de 400 euros de dommages pour cinq jours d’ITT. Son supérieur demande 500 euros pour deux mois d’arrêt de travail et une provision de 2 000 euros.
Leur avocat, Me Hervé Campana, se tient derrière les plaignants afin de conforter leurs doléances. « Ces agents n’ont pas eu de chance ! Ils faisaient leur travail et se font presque massacrer. Combien mes clients auraient aimé entendre au moins l’esquisse d’une excuse, d’un regret… » Il y a peu de mots pour qualifier cet acte, ces agissements intolérables sans la moindre résipiscence, note-t-on du côté du parquet.
« Au cours de son audition, remarque le premier substitut Cyrielle Colle, cet individu n’a même pas eu une bribe de remords. Nous ne devons pas accepter que nos policiers soient maltraités de la sorte. C’est une marque de dédain pour la justice de notre pays. Pareil comportement doit être sanctionné sévèrement : un mois de prison ferme. »
Le tribunal diminuera de moitié les réquisitions du ministère public, avec une peine de quinze jours, toujours ferme. Il allouera les sommes demandées aux deux policiers qui s’étaient constitués partie civile.