Monaco défie les cadors
Fraîchement créé, notamment par le médiatique Frédéric Michalak, le groupe professionnel du Monaco Rugby Sevens s’attaque, ce samedi lors d’un tournoi à Paris, aux ogres du Top 14
D’une page blanche aux prestigieux Jeux Olympiques. Une montagne, l’Everest, à gravir. Mais c’est la belle histoire qu’a à coeur d’écrire le staff du Monaco Rugby Sevens. Le projet d’une équipe professionnelle de rugby à VII en Principauté est certes tout frais – il a été pensé depuis trois années par Emmanuel Falco et Frédéric Michalak – mais l’ambition
(1) sportive s’inscrit sur le long terme. « Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Cela demandera beaucoup de temps et d’implication », confie Emmanuel Falco, président de la nouvelle association sportive monégasque.
Cela passera, surtout, par l’intégration de cette discipline – laquelle diffère du rugby à XV – au sein des écoles et la création d’une académie. Objectif : faire naître un vivier de jeunes rugbymen prometteurs susceptibles, ensuite, de jouer sous la bannière rouge et blanche.
Premier tournoi ce samedi
En attendant que la machine sportive arrive à maturation, le premier chapitre de cette aventure humaine s’écrira ce samedi, à Paris La Défense Arena, lors de l’In Extenso Supersevens, premier du nom. En somme, le premier championnat professionnel de clubs de rugby à VII. Des matchs à élimination directe face aux ogres du Top 14 et aux Barbarians français. Du très lourd, donc. Alors, depuis la fin de la semaine dernière, le groupe de quinze joueurs travaille et peaufine
(2) sa tactique sur le synthétique du stade Prince héréditaire Jacques à Beausoleil. L’effectif (lire ci-dessous) n’est qu’au complet depuis ce lundi. Cinq petits jours pour aligner une équipe la plus compétitive possible. Est-ce suffisant quand on se frotte aux cadors du milieu ? « Le recrutement a été bouclé tardivement car ce sont des équipes qui se construisent selon les disponibilités des joueurs, sous contrat avec des clubs le reste du temps, et, donc, avec les problématiques de calendrier que l’on connaît », justifie Frédéric Michalak.
Clairement, face à Brive, les hommes de Paul Albaladejo, coach du Monaco Rugby Sevens, auront le statut du Petit Poucet. « Sur le papier, on débute. On sera un Petit Poucet avec des ambitions », confirme le président. Benjamin Lapeyre, capitaine de l’équipe, embraye : «Onest un peu l’équipe mystère, les invités surprises de cette compétition. On suscite la curiosité. La plupart des joueurs des équipes du Top 14 évoluent en rugby à XV. Tout le monde va devoir plus ou moins s’adapter.
Car les rugbys à XV et à VII sont deux disciplines bien distinctes », argumente-t-il. Hormis le temps de jeu – un match dure 14 minutes – le rugby à VII se veut plus explosif, puissant et rapide que son voisin.
Pas de joueurs du cru
Une intensité et des ressources athlétiques demandées qui font qu’aucun joueur du cru, notamment de la Fédérale 3 de l’AS Monaco rugby, ne figure dans l’effectif professionnel à 7. «Onnepeutaligner que des joueurs d’un niveau professionnel. On n’a pris que des joueurs sous contrat avec leurs fédérations ou clubs, explique Frédéric Michalak. C’est un sport de combat où il y aura de l’intensité. Certaines équipes comme Lyon vont aligner des joueurs comme Josua Tuisova ou Juan José Imhoff pour le Racing 92. On ne peut pas jouer avec la santé des joueurs… »
1. Le premier est conseiller privé du prince Albert II, le deuxième est le meilleur buteur de l’histoire du XV de France et ancien joueur du RC Toulon.
2. Ils ont été sélectionnés parmi une liste d’une centaine de noms.