Monaco-Matin

« Ce que j’ai et que Xavier Beck n’a pas, c’est l’envie »

Romain Pommeret, seul candidat déclaré face à Xavier Beck à Cap d’Ail , assume un discours offensif à l’égard du maire sortant. Il souhaite « redynamise­r la ville et recréer du lien social »

- Recueillis par THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Sur son CV ne figure aucune expérience politique, si ce n’est ce début de campagne pour les prochaines élections municipale­s. Mais une chose est sûre, le discours de Romain Pommeret, 33 ans et gérant d’un salon de coiffure à Cap-d’Ail, se veut (très) offensif. L’entreprene­ur, fils d’un ancien conseiller municipal de Xavier Beck, ne mâche pas ses mots quand il s’agit d’évoquer les quatre mandatures écoulées du ponte LR, qu’il espère bien détrôner de son fauteuil de maire. Pour lui, le passé doit être balayé. D’où le nom de sa liste sans étiquette, Cap-d’Ail de demain, laquelle doit encore être peaufinée. Dimanche, il organisait sa première réunion publique et compte bien continuer à occuper le terrain quartier par quartier. Pour convaincre les habitants de mettre son nom dans l’urne. Entretien.

En mars , votre candidatur­e a été officialis­ée avec la démission de votre père de la majorité de Xavier Beck. Pourquoi vous engagez-vous en politique ?

Cap-d’Ail manque d’ambition. Il n’y a plus d’envie, plus de dynamisme. Avec mon équipe, on veut en recréer une, qu’il y ait du lien social entre les génération­s, plus de festivités.

Pourquoi pas créer un pôle culturel où toutes les associatio­ns, nos jeunes et nos anciens, puissent se retrouver.

En bref, retrouver de la proximité entre le maire et ses habitants.

Vous jugez que Xavier Beck ne l’est pas avec ses administré­s ?

À cause de ses ambitions politiques, non.

À vouloir briguer des mandats de partout – maire, conseiller départemen­tal, député – on est nulle part. Il n’est pas là pour s’occuper de Cap-d’Ail, d’ailleurs, il prépare aussi les sénatorial­es au mois de septembre. Il se cache bien de le dire. Cap-d’Ail n’a été qu’un tremplin politique pour lui. Pour ma part, je serai maire à  %. Je suis prêt à quitter mon activité profession­nelle, je n’ai aucune autre ambition que ma commune. Je suis né et j’ai grandi ici, j’ai installé mon activité ici. J’ai un amour pour Cap-d’Ail.

Vous prêchez donc un changement d’ère…

Ça fait  ans qu’il est en place. Il a beau rajeunir son équipe, c’est quelqu’un qui fait un travail solitaire. Nous, nous allons faire un travail d’équipe, à l’écoute de toutes les génération­s.

Votre discours se veut offensif à l’égard de Xavier Beck. Pourtant votre père Patrick Pommeret, conseiller municipal de la majorité, a toujours voté positiveme­nt aux délibérati­ons...

Il a des idées pour lesquelles il était contre, mais il ne voulait pas se faire mal voir. Beaucoup de Capd’Aillois ont l’impression d’être dans une dictature, le roi est là et personne ne doit s’opposer à lui. Toutes les délibérati­ons sont votées à l’unanimité, sans qu’aucun n’ose dire quoi que ce soit. Dans son entretien à MonacoMati­n, il prétend ne pas me connaître. J’ai trouvé ça très ironique. Il n’habite pas très loin de mon commerce. S’il ne connaît pas les enfants du pays ni ses commerçant­s, ni les enfants de ses élus, c’est qu’il y a un problème quelque part.

Avez-vous bouclé votre liste ?

Il me manque trois ou quatre noms.

On a toutes les classes sociales, tous les âges, tous les bords politiques.

On est sans étiquette, on prend le meilleur de chacun. Ça permet d’avoir une vision globale.

Si vous accédez aux fonctions de maire, quelles mesures mettrezvou­s en place ?

On repart de zéro. Il faut recréer un lien social entre toutes les génération­s, être à l’écoute de tous les habitants, quartier par quartier. Des routes ne sont pas entretenue­s. Il faut rétablir des liens avec la Métropole, laquelle ne subvention­ne pas grand-chose pour Cap-d’Ail.

Les liens sont mauvais avec Christian Estrosi et la députée Alexandra Valetta-Ardisson.

Mais, concrèteme­nt, comment cette philosophi­e se traduira-telle sur le terrain ?

La crèche passerelle était déjà dans les grandes lignes de mon projet. Vu la configurat­ion de la ville, le fait qu’il n’y ait pas de centre-ville, pourquoi ne pas mettre en place un projet de navette électrique, comme à Menton, qui transporte­rait les personnes âgées jusque dans le centre pour faire leurs courses. On aimerait également créer un marché plus complet qui créerait une dynamique, sans faire de l’ombre aux commerçant­s déjà existants.

Quel rapport voudriez-vous avoir avec Monaco ?

On veut garder de très bons rapports, que tout le monde ait un intérêt commun. On ouvre la porte à Monaco et il faut que Cap-d’Ail y trouve son compte. Beaucoup de jeunes m’ont dit qu’ils n’avaient pas accès au gymnase en dessous de la ZAC Saint-Antoine.

Comment espérez-vous vous démarquer pour être élu face à un maire qui a  ans d’expérience à ce poste ?

Ce que j’ai et qu’il n’a pas, c’est l’envie. L’envie, la proximité et le fait de n’avoir aucune autre ambition politique. Il faudrait qu’il regarde son résultat aux législativ­es de  :  voix à Cap-d’Ail (), ça ne montre pas que les gens sont derrière lui.

1. Au premier tour, sur la commune de Cap-d’Ail, Xavier Beck est arrivé en tête avec 697 voix (47,06 %) pour 1 481 votes exprimés. Le taux d’abstention était de 54,13 %. Le second tour sur la 4e circonscri­ption opposait Alexandra Valetta-Ardisson à Olivier Bettati.

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(Photo Cyril Dodergny) Avec cette campagne des municipale­s, Romain Pommeret,  ans et gérant d’un salon de coiffure, amorce sa première expérience politique.

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