Monaco-Matin

Carros veut du lien et des commerces

Carros, 13 000 personnes. Une ville sociale, l’une des rares du départemen­t à avoir le quota légal de HLM. Une ville qui a évolué. Mais les habitants sont en demande de vivre-ensemble. À J -45 du premier tour des municipale­s, c’est la 3e étape de notre ro

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« On n’est pas bien ici ? On voit passer tout le

monde », rigolent les “locataires” du rond-point central. Six Carrossois - d’un certain âge - qui ont leurs habitudes, là, sur les bancs qui entourent le carrefour entre la rue de l’Eusière et le boulevard de la Belle Colle, tout près de la mairie, en plein coeur de Carros. Carros, une ville de plus de 13 000 habitants. Un territoire coupé en quatre : Les Plans, la zone industriel­le, Carros village et Carros le neuf. « On n’a pas de sous, ici, mais il y a beaucoup de banques »,

s’éclate René. « Et beaucoup trop d’agences immobilièr­es », ajoute son pote. Eux, voudraient des commerces de proximité, ici en centrevill­e. « Ça manque vraiment », insiste Jacky. Ils tueraient pour une poissonner­ie, et surtout une boucherie ! « Et puis une boulangeri­e aussi », insiste JeanMarie. Son copain le coupe : « Mais, elle va rouvrir bientôt ». « En attendant tu es obligé d’aller chercher ton pain en bas. Ils te font les trois baguettes à un euro, ce n’est pas cher, mais si tu ne les as pas mangées à midi, tu peux t’en servir de batte de base-ball », plaisante Jacky. « Et pour nous les vieux, c’est compliqué d’aller faire nos courses en bas quand on n’a pas de voiture », souffle Hélène, 77 ans.

« Le week-end tout est fermé »

Derrière les « ficanas » des bancs, un grand local, fermé.

« On n’a plus de supérettes, non plus ! C’était un peu la locomotive du centre-ville. Mais le loyer était bien trop cher. Tous ceux qui ont essayé de s’installer ont fini par partir », révèle Jean-Marie. Et encore, là on est en semaine... « Le week-end, c’est mort. Tout est fermé » , appuie Jacky. Malgré cela, en choeur, ils martèlent : «On est quand même super bien

ici. Ça a drôlement évolué. On a des bus tout le temps, alors qu’avant c’était la dèche pour sortir d’ici », pouffe

René. Josette précise :

« Avant Carros avait mauvaise réputation. On disait ça craint comme ville, on disait que c’était une ville-dortoir, ce n’est plus du tout le cas ».

« Une belle ville »

Plus bas, vers les Plans, la population semble rajeunir. Ethan, 21 ans, aime sa ville. Mais il regrette l’absence de lieux pour se divertir. «On aimerait un pub pour sortir le soir, le week-end. Pour se retrouver entre copains. On est obligés d’aller ailleurs, ou alors on squatte dehors. Mais c’est de moins en moins facile. Alors on se perd de vue et c’est dommage ».

David, jeune père de famille, regarde autour de lui. «je

voudrais que ma ville soit plus belle. Je la trouve un peu moche et c’est dommage, car culturelle­ment, il y a plein de choses extra qui sont faites. Plein de spectacles pour les enfants, c’est une belle ville à vivre, mais l’environnem­ent est assez laid ».

L’un des petits vieux des bancs grimace : «Ce n’est

pas faux, les agents de l’entretien partent à la retraite, ils ne sont pas remplacés. Alors le maire, c’est super ce qu’il fait : il ajoute plein d’espaces verts,

« Vivre ensemble »

Près du centre social La Passerelle, à côté du par forestier de Carros, les tours ont fleuri. A taille humaine. Carros est l’une des rares villes du départemen­t à être dans les clous et avoir son quota de logements sociaux. Au fond de la rue du Bosquet, Aldo et Yassir rentrent et sortent d’un local. Il y a moins de deux ans, s’est ouvert une épicerie sociale, « Le lien carrossois ». Et c’est devenu bien plus qu’une épicerie. Ici, les gens viennent aussi pour se retrouver. « C’est important, ils demandent des nouvelles des uns et des autres, viennent pour se parler », sourit Yassir, le vice-président de l’épicerie solidaire. Aldo, retraité, est là pour lui filer un coup de main. Bénévoleme­nt. « On s’entraide, et c’est important ». Farid, 26 ans, ne les contredira pas. «Moi si

j’étais maire, je ferai en sorte que les gens se parlent plus. Que les gens vivent ensemble et pas seulement à côté. Il y a encore trop de barrières entre les personnes à Carros ».

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mais ils ne sont pas assez entretenus ».

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