Monaco-Matin

Les Bleus lancent parfaiteme­nt leur tournoi

Étouffants. Surprenant­s. Impression­nants. Les Bleus, pour la première de son nouveau sélectionn­eur Fabien Galthié, ont surclassé les vice-champions du monde anglais (24-17), hier au Stade de France.

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Le XV de France, new look, rajeuni et inexpérime­nté, a assommé des Anglais qui leur avaient pourtant prédit l’enfer mais étaient menés 17-0 à la mi-temps. Hier, comme dans un rêve, tout est allé dans le sens français.

« J’ai été désigné homme du match mais on aurait pu prendre n’importe qui dans le XV voire dans les vingt-trois joueurs présents sur la feuille de match, a lancé le troisièmel­igne centre, Grégory Alldritt. On savait qu’il y aurait une réponse des Anglais en seconde période mais on a su la contenir. »

Le sélectionn­eur anglais, Eddie Jones, avait promis une « violence physique » et une « intensité » jamais vues par

l’équipe de France. Mais la bagarre a tourné en faveur des Bleus.

« Ils étaient plus agressifs dès le départ mais, et même si c’était mieux en seconde période, on avait trop de travail pour les rattraper », a déploré le capitaine du XV de la Rose, Owen Farrell.

Des cadres au niveau

Les patrons attendus des Bleus ont répondu présent : Charles Ollivon, d’abord, capitaine héroïque avec deux essais et un joli sauvetage à la 45e minute alors que les viceschamp­ions du monde semblaient avoir retrouvé du piquant ; le troisième ligne Grégory Alldritt également, présent sur tous les ballons

mais aussi Gaël Fickou, promu ‘‘capitaine’’ de la défense par Shaun Edwards. Le centre du Stade Français, joueur le plus capé au coup d’envoi côté français (51 sél.), a éteint les Anglais en début de match, rassurant ses coéquipier­s par son assurance, tant offensivem­ent que défensivem­ent. Le ‘‘vétéran’’ de 30 ans Bernard Le Roux a lui aussi brillé, avec vingt-deux plaquages, permettant aux Français de retrouver une solidité défensive. Le demi de mêlée Antoine Dupont a également tenu son rôle. A 23 ans à peine, le Toulousain a livré une prestation XXL et s’est transformé en sauveur pour son plaquage sur Willi Heinz

(78 ). Et, en plus, Galthié a

e réussi ses paris. L’ailier Vincent Rattez devait ainsi débuter la rencontre sur le banc. La blessure du Clermontoi­s Damian Penaud au dernier moment, lors de l’entraîneme­nt du capitaine samedi, l’a propulsé titulaire. Un sacré défi, relevé par le joueur de La Rochelle, avec un essai (5e) et une ‘‘passe décisive’’ pour son capitaine Ollivon (19e).

Touche et mêlée à peaufiner

Mieux, les Anglais, d’habitude si sûrs d’eux, ont bafouillé leur rugby. « Il y a eu un flottement, peut-être dû à ce qui reste de la Coupe du monde, a confessé

Eddie Jones, battu en finale du Mondial par les Sud-Africains (32-12). Il faut féliciter la France, une jeune équipe. On a eu dû mal à se hisser à son niveau au départ. Si on savait toujours pourquoi, on ne perdrait aucun match. »

Le talentueux Owen Farrell a paru dépassé, avec notamment deux ballons perdus dans la première demi-heure. George Ford, d’habitude si régulier au pied, a cette fois déjoué, ses ballons trop longs offrant autant de munitions aux Bleus. Le néophyte George Furbank n’a pas tenu le choc à l’arrière, au contraire de son homologue français Anthony Bouthier, sobre et efficace pour sa première. La sortie du dynamiteur Manu Tuilagi au bout de 16 minutes n’explique pas tout. Pas plus que l’absence de Billy Vunipola, le n°8 titulaire (bras cassé).

Les Bleus ont passé leur premier test, même si la touche n’a pas été aussi dominatric­e qu’elle aurait dû l’être. La mêlée a baissé de rythme en fin de match, le jeu au pied de Romain Ntamack a parfois été hésitant et Jonny May a mis en évidence les problèmes défensifs de Teddy Thomas sur le deuxième essai anglais (67e). De quoi faire dire à Galthié : « On a des conviction­s mais pas de certitudes. » Une analyse lucide malgré l’exploit.

 ?? (Photos AFP) ?? Bernard Le Roux, monstrueux avec ses vingt-deux plaquages, peut se jeter dans les bras de Charles Ollivon au terme d’un match engagé.
(Photos AFP) Bernard Le Roux, monstrueux avec ses vingt-deux plaquages, peut se jeter dans les bras de Charles Ollivon au terme d’un match engagé.

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